Première Dame, scoop, caniveau, vérole et bas clergé

Bonjour à tous. Il faut se méfier comme de la peste des scoops de caniveau. Nul ne sait jusqu’où peut monter le niveau. Ouvrir les égouts est toujours une opération à haut risque. Ce scoop malodorant était évoqué avec les pincettes du bon goût par Le Parisien. C’était le 11 janvier dernier. Le quotidien populaire y consacrait « néanmoins sa Une (avec un superbe « Malaise »). Il mettait également les pincettes des guillemets au « scoop » de « Closer ».

« On aimerait croire que « Closer » n’a pas levé de tabou hier et que son scoop de caniveau restera isolé dans l’histoire  de la presse française » écrivait dans un éditorial Mathieu croissandeau (mcroissandeau@parisien.fr).

Rires gras

Une semaine  plus tard on voit ce qu’il en est. La presse française regarde la presse française. Le président dit à la presse qu’il ne poursuivra pas Closer. La presse internationale regarde la France et se gausse. Ce sont aussi des rires jaunes. La presse du haut du pavé, celle qui demeure, ne traite que des questions nobles : le vrai-faux statut de la Première Dame de France, la sécurité d’un président qui voyage de nuit en scooter dans la capitale, le respect dû (ou pas) à la « vie privée » du chef de l’Etat, les « deux corps du roi » de la Vème République. Quant aux news magazines ils s’en donnent à cœur joie. On entend, ici ou là, des rires gras.

La Pitié

Tous les médias rapportent que le président est allé rendre visite à la Première Dame toujours hospitalisée après son « gros coup de blues ». On avait évoqué le Val de Grâce. Ce serait en réalité plus près de la Seine, à La Pitié. Les soupers en ville, ceux qui restent, ne parlent plus que de cela. Ne parlons pas des réseaux sociaux. Sur les marchés la seule allusion  à un scooter fait rire. L’impayable Patrick Rambaud doit à nouveau découper ses canards et affûter ses plumes. Et ne parlons pas non plus des imitateurs qui n’en sont plus – ceux qui réincarnent  les bouffons et qui trônent sur les ondes radiophoniques et les écrans plats, télévisés ou pas.

Belle-Ile

La grande marée a suivi le scoop de caniveau. Pleine lune et vagues de quinze mètres sur la plage de Vazen à Belle-Ile. Nul ne connaît les horaires des marées basses. Ce sont des temps bien difficiles, comme indescriptibles. Ce sont des temps qui réclament de ces métaphores que la presse aime parfois à filer.  C’est ainsi que l’on entend déjà reparler de la vérole et du bas clergé.

Vertige

  Closer a déclenché une épidémie. Mais que l’on ne compte pas sur lui pour jouer le bouc-émissaire. Les lignes médiatiques bougent au point de donner le vertige. Arrêter un instant ? C’est possible.  Avec la souvent très remarquable émission « Le secret des sources » de Jean-Marc Four (France Culture).

Elle est aujourd’hui consacrée à  la presse et à la vie privée du président de la République française.  Sont invités Laurence Pieau, directrice de la rédaction du magazine Closer (par téléphone), Thierry Borsa, directeur des rédactions du Parisien, Thomas Hanke, correspondant à Paris du journal allemand Handelsblatt et Régis le Sommier, directeur adjoint de Paris-Match.

Trembler

C’est un abcès sans cesse reconstitué. On ne peut donc le vider. Mais au moins peut-on  tenter  de comprendre comment il s’est constitué. Que faire d’autre ?  Ecouter cette émission donc. Ici. Et notamment le canular des deux dernières minutes, du pur Orson Welles et les Martiens  (1938). Mais en 2014 et sur France Culture et avec la voix d’Antoine Mercier. C’est bien simple : c’est à trembler.

Aujourd’hui la question qui nous réunissait était : la presse est-elle allée trop loin ou pas assez ? A demain.

 

 

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