Bonjour
Nous avions, sur ce blog, parié pour le Dr Jean-Marie Le Guen. Nous avons gagné : il entre au gouvernement. Nouas avions parié et nous avons perdu : il n’est pas à la Santé (là où son cœur et ses compétences le portaient). Il entre certes au gouvernement. Mais « chargé des relations avec le Parlement ». Pour le reste le gouvernement « Valls I » est au complet (1). Au complet. Avec un tour de passe-passe : Marisol Touraine de retour à la Santé après en avoir été privée. L’affaire était cocasse. C’est désormais une petite énigme. Est-ce dire qu’aucun secrétaire d’Etat de faisait l’affaire ? Sans doute pas.
Fixation névrotique
Poser la question de l’attribution gouvernementale de la « Santé » n’est en rien une fixation névrotique. Rappelons que la « Santé » est l’un des « piliers » annoncé explicitement il y a quelques jours par le président de la République lorsqu’il révéla le nom du nouveau Premier ministre. Que la « Santé » est désormais, pour François Hollande, une priorité au même titre que l’éducation et que le pouvoir d’achat.
La « Santé » est aussi une affaire hautement économique et à ce titre éminemment politique. Manuel Valls l’a distillé en deux temps. Hier 8 avril devant l’Assemblée nationale : entre 2015 et 2017 la branche assurance-maladie devra dégager 10 milliards d’euros d’économies. « La santé, nous y reviendrons » avait lancé M. Valls aux députés.
Détails
M. Valls y est revenu dans la matinée du 9 avril devant Jean-Jacques Bourdin (RMC ) et devant les caméras de BFM-TV. Comme on peut le voir ici ( à partir de la quatorzième minute). Le Premier ministre (qui ne craint pas, parfois, de parler de lui à la troisième personne) a précisé que sur les 50 milliards d’économies à réaliser d’ici 2017, outre les 10 milliards demandés à l’assurance maladie, 11 milliards devraient l’être dans « d’autres dépenses de Sécurité sociale ». « Une plus grande justice, une mise en cohérence et ’une meilleure lisibilité de notre système de prestations », avait-il indiqué la veille sans donner davantage de détails.
Chirurgie ambulatoire
« On peut trouver des pistes sur la gestion des caisses de Sécurité sociale, sur un certain nombre de mesures …. mais je ne veux pas rentrer dans ce détail », a-t-il dit ce matin. Le Premier ministre a néanmoins ajouté que l’on « peut par exemple beaucoup travailler sur la question de la chirurgie ambulatoire, restructurer l’offre de soins hospitaliers ». Au total 21 milliards d’euros ! On entend, déjà, les échos médicaux et mutualistes qu’auront de tels propos.
Aquilino Morelle
« Nous vivons au dessus de nos moyens » aime à dire le nouveau Premier ministre, reconnaissant qu’il s’agit d’une formule quelque peu lapidaire. Ainsi donc il lui faudra réduire le train de vie de la santé de 21 milliards d’euros. La question est simple, brutale, et pour certains aux limites du supportable : nous soignons-nous au dessus de nos moyens ? C’est une question éminemment politique qui ne souffrira aucun détail.
Qui répondra ? Marisol Touraine, que Manuel Valls vient de remettre en selle à la « Santé » ? Michel Sapin à Bercy ? Matignon en direct ? L’Elysée ? L’Elysée où l’on dit que le conseiller experts Aquilino Morelle , docteur en médecine et fils d’immigrés espagnols, prend du galon. Au point de diriger la communication.
A demain
(1) Au lendemain du discours de politique générale de Manuel Valls devant l’Assemblée nationale et une semaine après la nomination des ministres, le gouvernement est au complet. Pierre-André Lemas, qui sera remplacé par Jean-Pierre Jouyet au poste de secrétaire général de l’Elysée, a donné, mercredi 9 avril, la liste des secrétaires d’Etat qui vont compléter le gouvernement resserré et paritaire de seize ministres.
Jean-Marie Le Guen, chargé des relations avec le Parlement
Fleur Pellerin, chargée du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger
Harlem Désir, chargé des affaires européennes
Annick Girardin, chargée du développement et de la francophonie
Frédéric Cuivillier, chargé des transports, de la mer et de la pêche
Geneviève Fioraso, chargée de l’enseignement supérieur
Christian Eckert, chargé du budget
Axelle Lemaire, chargée du numérique
Laurence Rossignol, chargée de la famille, des personnes âgées et autonomie
André Vallini, chargé de la réforme territoriale
Ségolène Neuville, chargée du handicap et de l’exclusion
Thierry Braillard, chargé des sports
Valérie Fourneyron, chargée du commerce, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire
Kader Arif, chargé des anciens combattants et de la mémoire