Bonjour
Rien n’est oublié et la justice est enfin saisie. Et doublement : la justice et l’administrative. Ainsi donc cette sale affaire de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) aura des suites. C’est heureux.
On ne reviendra pas sur les faits déjà exposés, dans le détail, sur ce blog (voir ici). Résumé et derniers développements.
1 Un maire (Philippe le Breton, PS) accusé d’être favorable à l’enseignement de la théorie du genre dans les écoles de sa ville. Cette accusation est véhiculée par un tract siglé des attributs de campagne de son adversaire (Frédéric Augis, UMP) – et ce à la veille du deuxième tour des élections municipales.
2 Dans le même temps, deux jours avant le second tour, des accusions sont proférées par l’association « Jour de Retrait de l’Ecole » (JRE). Ces accusations sont massivement diffusées par vidéo sur les « réseaux sociaux » par une habitante de la commune qui dit être la correspondante de JRE. Elles visent une institutrice d’une école maternelle d’un quartier de la ville, et ce sur la base des déclarations qu’aurait faites un petit garçon d’une mère d’origine tchétchène.
3 Victoire du candidat UMP (d’une courte tête et contre les prévisions des sondages) sur le candidat PS. 206 voix sur 14 468 suffrages exprimés.
4 Peu après les élections le nouveau maire et la mère de l’enfant annoncent, séparément, qu’ils porteront plainte. Ils ne le feront pas.
5 Le 10 avril, coup de théâtre, le nouveau maire reconnaît, devant la presse avoir, le 14 mars, adressé une lettre à une électrice de la commune. Une lettre dans laquelle il écrivait :« Vous le savez comme moi, malgré les dénégations de la gauche de Philippe Le Breton, la théorie du genre est présente dans les écoles jocondiennes. » Une contre-vérité dénoncée par l’Education nationale: aucune expérimentation n’est menée dans l’Académie Orléans-Tours.
Comment comprendre ? Explications de M. Augis : « J’ai envoyé cette lettre à titre personnel, car j’avais entendu une cinquantaine de personnes me parler de cette rumeur, il fallait les rassurer. » M. Augis ne donnera pas d’explication sur ces étranges justifications. Le nouveau maire ne semble plus exclure l’existence d’un tract venant de son propre camp. Sans qu’il soit informé de cette initiative.
Quant à la plainte annoncé qu’il ne déposera pas M. Augis a réfléchi. « Je n’ai pas porté plainte car je n’ai pas subi un préjudice personnel ». Ce qui n’est pas faux.
6 L’ancien maire de Joué-lès-Tours vient de porter plainte contre X pour diffamation dans l’affaire du tract.
7 Quatre électeurs de Joué-lès-Tours ont déposé une requête en annulation du second tour des municipales dans la commune, invoquant la diffusion avant le scrutin d’un tract relayant des rumeurs autour de la théorie du genre.
« Ce tract a été un scandale dans son contenu, dans le moment de sa diffusion. Et, en particulier, par le fait que matériellement l’ancien maire n’avait plus la possibilité de répondre, a expliqué à l’AFP l’un des quatre signataires. Nous agissons pour le droit et rien que pour le droit, c’est un recours demandé par des citoyens qui connaissent le droit. Et non un acte politique.»
Elections annulées ?
Le tribunal administratif d’Orléans a désormais trois mois pour statuer: annuler ou pas les élections. La justice pénale ne se prononcera sans doute que plus tard pour ce qui est de la diffamation. Après enquête sur l’origine du tract.
On n’efface pas les souvenirs instillés par les sales rumeurs. Mais face à elles il est bon est sain que la justice dise le droit. Au nom du peuple français.
A demain