Bonjour
Actualité heureuse. Le Parisien en fait une « exclusivité » (voir ici) : la consommation de tabac est en perte de vitesse chez les jeunes Parisiens ; et ce grâce à la cigarette électronique qui ringardise (1) la cigarette de tabac. A dire vrai les chiffres avaient été donnés hier 15 mai – lors de la riche rencontre de l’ association Respadd intitulée « Tabac, une révolution est en marche ».
Derniers résultat, donc, de l’enquête annuelle de l’association « Paris sans tabac ». Elle est réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 2 % des élèves des collèges et lycées de la capitale. Et elle montre pour la première fois une baisse de 9 % du tabagisme chez ces jeunes entre 2011 et 2014. Soit une révolution.
Bonne surprise
« La meilleure explication à cette baisse récente du tabagisme chez les collégiens et lycéens est l’apparition de la cigarette électronique », explique le Pr Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT). « On pouvait craindre avec la cigarette électronique une augmentation du taux de fumeurs chez les jeunes, et, bonne surprise, c’est l’inverse qui se produit » déclare-t-il d’autre part à l’Agence France Presse.
Cette enquête, réalisée tous les ans avec la même méthodologie, montre que la part des fumeurs quotidiens ou occasionnels parmi les lycéens parisiens âgés de 16 à 19 ans est passée de 42,9 % en 2011 à 33,5 % en 2014. Chez les collégiens âgés de 12 à 15 ans, la part des fumeurs quotidiens et occasionnels a diminué dans la même proportion, de 20,2 % en 2011 à 11,1 % en 2014.
Dans le vent. Ou pas.
Explosion, en parallèle, de la part des lycéens et collégiens ayant essayé la cigarette électronique a explosé : 39 % en 2014 contre 10 % en 2011. « La e-cigarette, qui a l’allure d’un gros stylo et permet d’inhaler une vapeur aromatisée contenant généralement de la nicotine, ringardise le tabac et c’est une très, très bonne nouvelle, se réjouit le Pr Dautzenberg. Cette e-cig apparaît aux jeunes infiniment moins malsaine que le tabac qui apparaît, lui, comme polluant, puant, coûteux et addictif. Et ce en dépit de tous les efforts de l’industrie du tabac pour tromper les adolescents. »
Buralistes hors-la-loi
Question: pourquoi dès lors, interdire par la loi (ce qui vient d’être fait) la vente de la e-cig aux mineurs ? Et comment expliquer que cette e-cig soit, à ce point, présente chez ces mêmes mineurs ? La même question vaut depuis longtemps pour les cigarettes de tabac. Et la réponse est simple : la loi n’est pas respectée et les pouvoirs publics ne font rien pour qu’elle le soit. Notamment chez les buralistes, pourtant détenteurs d’une parcelle de l’autorité de l’Etat.
Précision de taille : tous les témoignages concordent pour dire que les magasins spécialisés dans la vente des cigarettes électroniques demandent les papiers prouvant que leurs acheteurs sont majeurs. Mais rien n’interdit ensuite d’organiser des circuits parallèles de reventes de cigarettes et de e-liquides. Qui s’en plaindrait ? Qui s’en plaindra ?
A demain
(1) Ringardiser : verbe du 1er groupe. « De ringard : qui n’est pas dans le vent ». Ce qui ne manque pas, ici, de piquant.
Une réflexion sur “C’est acquis: à Paris la E-cig a ringardisé la clope de papy”