Excitations sexuelles de parents d’élèves : tout était faux, les coupables courent encore

Bonjour

On se souvient de la sale histoire de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Rumeurs: une mère d’élève accuserait une institutrice d’avoir, dans sa classe, fait se déshabiller un petit garçon et une petite fille. Propos divers et attouchements sexuels. Scandale. Relais et multidiffusions des accusations sur la Toile. Exacerbations et échauffement des esprits par l’association « Jour de Retrait de l’Ecole » . Une sale histoire et une institutrice bien seule dans la tourmente.

Attributs UMP

Nous étions à la veille des élections municipales. Peu auparavant un tract avait été diffusé dans la ville. Un tract qui avait tous les attributs de celui de la liste emmenée par Frédéric Augis (UMP). Un sale tract qui accusait le maire sortant Philippe Le Breton (PS), d’avoir imposé la théorie du genre dans les écoles de Joué-lès-Tours.

Au final M. Augis l’emportait (de 206 voix – 14 468 suffrages exprimés) sur M. Le Breton militant affiché de la laïcité, jusqu’alors donné largement favori. Fraîchement élu le nouveau maire reconnaît publiquement avoir adressé une lettre à une électrice de la commune. « Vous le savez comme moi, malgré les dénégations de la gauche de Philippe Le Breton, la théorie du genre est présente dans les écoles jocondiennes. » Une contre-vérité dénoncée par l’Education nationale.  

Nouvelle République

Nous avons tenu la chronique de cette affaire portée devant la justice pénale et la justice administrative (voir ici).

Et maintenant ? Le Monde et Libération repartis vers Paris, La Nouvelle République poursuit son irremplaçable travail de fourmi. Elle révèle aujourd’hui  (Caroline Devos) que les investigations de la police ont « clairement démontré » que les affirmations de la mère du petit garçon étaient sans fondement. « La famille du petit garçon, explique le procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck, n’a pas porté plainte, la maman a refusé que son fils soit entendu. Et la petite fille supposée avoir été concernée a indiqué que rien ne s’était passé. »

Mammouth immobile

Le parquet indique d’autre part qu’il soutiendra l’Éducation nationale si celle-ci engage une action en diffamation. Le parquet remplit la mission qui est la sienne, et c’est heureux. Quant au mammouth, il ne semble guère soucieux de défendre ici celle qui a été scandaleusement  accusée. Et, à travers elle, de défendre la laïcité qui est, notamment, la mission qui est la sienne. Pourquoi ?

Et le nouveau maire ? La distribution de l’étrange tract était-il une fine manœuvre de l’UMP pour emporter une élection que rien ne permettait de tenir pour gagnée ? Qui a  donc agité les fantasmes de la « théorie du genre » pour, miasmes aidant, que les bulletins changent d’enveloppes ? Qui a confectionné ce sale tract ?

Annulation du scrutin

« Tout a été fait pour tenter de déterminer où et par qui ce tract a été imprimé, a précisé le procureur. Manifestement, ce document n’est pas passé par le circuit des imprimeurs officiels. Il peut très bien avoir été réalisé sur n’importe quelle imprimante, de façon artisanale. On ne sait donc pas qui est à l’origine de ce document, et il ne peut pas y avoir de poursuites en diffamation. »

Tout cela pèsera-t-il sur les magistrats du tribunal administratif d’Orléans saisi d’une requête visant à faire annuler le scrutin. « La balle est dans le camp de la justice administrative » a encore déclaré le procureur de la République de Tours.

De quelle « balle » parle donc ici le procureur de la République ? Nous en connaîtrons bientôt la trajectoire. Dans l’attente il serait bon que l’Education nationale lave l’honneur d’une maîtresse d’école dans la classe de laquelle « rien ne s’est passé ».

A demain

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