Gay Pride 2014 : être ou ne pas être propriétaire de son corps ? C’est toujours la question

Bonjour

Comme un air de déjà vu. Sur fond de surenchères diront celles et ceux qui ne partage pas ce combat. Le défilé partira aujourd’hui à 14 heures de la place Edmond-Rostand, pour arriver quelques heures plus tard sur la place de la République. Concert de clôture de 16 heures jusqu’à 21 heures. La retransmission de Brésil-Chili (18 heures) n’y est pas prévue.

Anne Hidalgo, maire (socialiste) de Paris et Jean-Paul Huchon président (socialiste) de la région sont annoncés. Seront-ils chahutés ? Loin de se satisfaire de l’adoption (il y a un an) du « mariage pour tous, organisateurs et participants ont la dent dure contre le gouvernement socialiste de Manuel Valls. La revendication, encore et toujours, de préférence à la seule exaltation. 

LGBT-phobes

Pour les associations LGBT (lesbiennes, gay, bi et trans) « le compte n’y est pas ». Il y a le triste discours attendu. « Le gouvernement, qui n’assume plus un choix politique fort en faveur de l’égalité, reconnaît et légitime des mouvements LGBT-phobes, racistes et sexistes pendant que nous sommes confrontés à une augmentation alarmante des propos et violences contre nos personnes », dénonce Nicolas Rividi, porte-parole de l’inter-LGBT qui organise la Gay Pride.

Une quarantaine de chars, quatre-vingt dix  associations et environ 500 000 personnes atendues. Avec un seul slogan : « Nos vies, nos corps, nos familles. Plus de droits pour tou-te-s ! ». Un seul slogan et une revendication générale : la défense des familles homoparentales au motif que « l’égalité des droits n’est toujours pas au rendez-vous ». « Nous devons passer devant un juge pour adopter nos propres enfants. C’est à la base inadmissible et en plus cela ne fonctionne pas. Avec ces difficultés, c’est tout un pan de la loi Taubira qui tombe à l’eau et nos familles sont toujours discriminées », se désole Marjorie Monni, porte-parole de l’inter-LGBT en charge des questions famille citée par l’Agence France Presse.

« Ouvrir la PMA »

Il faut ici comprendre que depuis l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, certains tribunaux ont accordé des adoptions à des couples d’homosexuelles, alors que d’autres, comme à Versailles ou Avignon, les ont refusées au motif que l’enfant avait été conçu par procréation médicalement assistée (PMA) à l’étranger. « Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et ouvre la PMA à toutes les femmes, sans discrimination et nous le redirons encore le samedi 28 juin 2014 », ajoute-t-elle.

On connaît la trame de l’affaire française : pas d’utilisation des techniques de l’assistance médicale à la procréation en dehors de la thérapeutique de la stérilité d’un couple composé d’un homme et d’une femme en âge de procréer. Après bien des atermoiements ni François Hollande ni le gouvernement socialiste n’ont, depuis mai 2012, entrepris de modifier ce socle de la loi de bioéthique aujourd’hui vieille de vingt ans. Et tout laisse penser qu’ils seront désormais inflexibles (voir ici). Trop de risques politiques.

Grossesse pour/par autrui 

Reste qu’un autre socle, fondamental et toujours mal connu des dispositions législatives bioéthiques françaises,réside dans l’indisponibilité du corps humain. Ou dans la non-patrimonialité de ce dernier.  C’est là un principe juridique lié à la dignité de la personne humaine et qui fixe  des limites à la libre disposition de soi. Le corps humain n’est pas une chose pouvant faire l’objet d’un contrat ou d’une convention. La « non-patrimonialité » interdit quant à elle les conventions lucratives (conventions conférant une valeur patrimoniale aux organes de la personne).

On peut le dire autrement: une personne n’est pas une chose.

C’est sur ce socle que  repose notamment les interdits à la « grossesse pour/par autrui » (GPA), ce symétrique de la PMA. Et c’est bien à cette aune qu’il faut entendre, en ce mois de juin 2014 finissant, entre le jardin du Luxembourg et la République le slogan « Nos vies, nos corps, nos familles. Plus de droits pour tou-te-s ! ».

A demain

 

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