Bonjour
Rob Ford était un homme politique. C’est aujourd’hui un alcoolique âgé de 45 ans. Un alcoolique qui explique avoir « repris le contrôle de sa vie » et qui entend bien revenir durablement sa carrière. A la tête de la mairie de Toronto.
Total déni
Rob Ford est un homme politique qui vient « d’avouer ». Tous les grands alcooliques vous le diront peut-être : l’aveu est une étape importante. Une étape essentielle mais nullement suffisante. Du moins l’aveu véritable, celui qui signe, enfin, la sortie du déni. Précisément, Rob Ford vient d’avouer avoir vécu dans « le déni total» de ses dépendances à l’alcool et à la drogue. Il vient de le faire au terme de deux mois de cure de désintoxication. L’homme politique, candidat à sa réélection à l’automne prochain, a affirmé avoir repris le « contrôle de sa vie » Tout cela après des révélations fracassantes l’année dernière sur sa consommation d’alcool et de crack.
Rob Ford est un malade comme les autres. Le maire de la plus grande ville du Canada a confié qu’il avait longtemps refusé d’être traité, mais que ces derniers mois, les conséquences de sa dépendance à l’alcool sur sa vie étaient devenues trop importantes pour qu’il puisse continuer à l’ignorer. «Je suis devenu mon pire ennemi et j’ai su qu’il était temps de demander de l’aide», a-t-il expliqué.
Route longue et pavée
Et Rob Ford ne se berce pas d’illusions. Il dit savoir que la route de sa guérison sera longue. Longue et pavée de bien méchantes intentions. «Je vais devoir vaincre mes problèmes de dépendance pour le reste de ma vie», a-t-il déclaré. Les gazettes canadiennes disent qu’il avait « la voix nouée par l’émotion ». Le malade a exprimé sa profonde reconnaissance envers les thérapeutes du célèbre centre de désintoxication de GreenStone (voir ici).
Il l’a fait avec les mêmes mots que tous les grands malades : «Ces gens m’ont sauvé la vie». Ilreconnaît avoir commis «d’affreuses erreurs» quand il était sous l’emprise de l’alcool et de la drogue : «Je ne peux pas effacer ce que j’ai fait». «Je regrette amèrement certains de mes choix». « J’ai rompu les liens avec les personnes qui, représentaient un certain danger. » Alors en pleine campagne électorale, Rob Ford avait finalement accepté en mai dernier de faire une cure de désintoxication, après les révélations fracassantes il y a un an sur ses habitudes « dans le milieu interlope torontois ».
Comme les chats
Question : quels impacts peuvent avoir les réseaux quant à la prise de conscience par le malade alcoolique de son état ? Et chacun sait que l’alcoolique est un bon client pour la Toile. Comme les chats. Plusieurs vidéos diffusées par les médias canadiens (puis relayées dans le monde entier) avaient montré Rob Ford en état d’ébriété prononcé ou encore en train de fumer du crack.
Après avoir nié farouchement à plusieurs reprises le malade avait finalement concédé en novembre dernier avoir fumé du crack tout en assurant ne pas être dépendant. Le conseil municipal de la ville l’avait alors démis de toutes ses fonctions exécutives ne lui laissant que le titre honorifique de maire de Toronto. Etait-ce une mesure à visée thérapeutique ?
Objet de parodie
C’est la diffusion d’une nouvelle vidéo compromettante qui l’avait poussé à se retirer temporairement de la vie publique et à entreprendre une démarche thérapeutique. Rob Ford était alors devenu la risée de nombreux journaux télévisés américains (1) et internationaux, nuisant de ce fait à l’image de Toronto. Il était aussi devenu un objet de parodie dans pour émissions humoristiques comme avait pu l’être, en France, Jean-Louis Borloo.
Les élections municipales de Toronto sont fixées au 27 octobre prochain. Rob Ford est deuxième dans les sondages. Tiendra-t-il ?
Welcome to Edimbourg
On l’avait quitté à Paris, rue du Cherche-Midi (« Depardieu n’est plus un alcoolique »). C’était en mai dernier. Il était alors « à l’eau » depuis cinq mois. Gérard Depardieu vient d’être vu dans un pub d’Edimbourg. C’était la veille de la présentation du film d’Abel Ferrara Welcome to New York (inspiré de la vie de DSK) lors d’un festival de cinéma. Une présentation à laquelle l’acteur ne s’est finalement pas rendu. L’affaire a fait un certain bruit rapporte The Guardian . Gérard Depardieu avait été aperçu la veille en train d’enchaîner les pintes de bière dans un pub. Au départ il s’agissait d’accompagner son haggis.
Le Figaro rapporte pour sa part que « certains indiscrets » ont posté les photos de son festin sur Twitter. Il y apparaît le visage rougeaud, visiblement éméché, en compagnie du poète gaélique Rody Gorman et de son cuisinier personnel.
Première frasque de Gérard
Selon l’ Edinburgh Evening News , qui titre «Gérard Depardieu snobe le festival de cinéma pour une pinte», l’absence de l’acteur (il y était invité d’honneur) a été vivement critiquée. Un porte-parole du festival a déclaré que l’acteur a «sérieusement laissé tomber le festival», soulignant la «contrariété» des organisateurs. « Depardieu n’en est pas à sa première frasque, ajoute Le Figaro. On se rappelle ses déboires urinaires dans un avion en 2011 ou encore son accident de scooter alors qu’il conduisait en état d’ivresse. »
A demain
(1) Aux Etats-Unis la consommation excessive d’alcool est responsable du décès d’un adulte sur dix chez les 20 – 64 ans. Conclusion d’une étude des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Soit 88 000 morts par an de 2006 à 2010 (publication disponible ici). La vie de ces malades a été écourtée de 30 ans environ ; soit 2,5 millions d’années de vie potentielle perdues chaque année. Les CDC ont ici pris en compte les pathologies dues à une consommation excessive d’alcool, de façon régulière, pendant plusieurs années, comme le cancer du sein ou les maladies du foie et cardiaques, ainsi que les violences et les accidents de la route. Près de 70 % de ces morts concernent des adultes en âge de travailler, et des hommes. Environ 5 % frappent les jeunes de moins de 21 ans (âge légal pour consommer des boissons alcoolisées). Le taux de mortalité le plus élevé a été enregistré au Nouveau Mexique avec 51 morts pour 100 000 habitants. Le New Jersey (Est) a le taux le plus bas, de 19 décès pour 100 000 habitants. Une consommation régulière d’alcool est considérée excessive à partir de huit verres par semaine pour une femme, de quinze verres pour un homme. Les CDC rappellent que les femmes enceintes et les jeunes de moins de 21 ans doivent s’abstenir. En 2006 la consommation excessive d’alcool a coûté 224 milliards de dollars à l’économie américaine. Soit 1,90 dollar par verre