Bonjour
La France traverse d’étranges moments. Contagion extrêmes des émotions. Exacerbation des haines. Drapeaux en berne à compter de demain 28 juillet et pour trois jours. « Deuil national ». Crash du vol AH-5017 sur le Mali et dans une zone de « convergence intertropicale ». 118 morts et cause inconnue. Orage ? Attentat ?
Commentateurs salariés
Pour l’heure c’est la fin de la fin de la 101ème édition du Tour de France. Un Tour sirupeux de nationalisme trop bon enfant. Sirupeux notamment sur France 2 en dépit de la pédagogie méritoire de Laurent Jalabert. C’est peu croyable mais c’est vrai : il existe des commentateurs salariés d’une chaîne publique qui peuvent vous rendre allergiques au sport cycliste. Emotions, émotions, émotions. Jean-Christophe Peraud, 37 ans et Thibaut Pinot, 24 ans transformés en sauveurs de la nation chaque après-midi entre 15 heures et 17 heures.
« Deux Français sur le podium »
Christian Prudhomme est un ancien journaliste sportif aujourd’hui directeur du Tour de France. L’Agence France Presse l’interroge. C’est un entretien bon enfant dont on ne retiendra presque rien.
« Formidable succès populaire dans le Yorkshire… maîtrise et élégance de l’Italien Vincenzo Nibali… a couru de façon très intelligente… deux Français sur le podium … ce qui n’était pas arrivé depuis trente ans… un tremplin pour l’avenir … chutes et abandons surprises de Chris Froome et Alberto Contador … Nibali obsédé par le Tour… domination constante mais pas écrasante… ‘’Il me plaît d’imaginer que l’an prochain, Froome, Contador, Quintana, Nibali, les Français, seront là’’ …. ce qu’on vit est formidable mais vivement 2015… nouvelle ère qui s’ouvre … l’Italie et la France vont se battre contre les nouvelles nations. »
Lourd passé
Une question pour finir : « L’équipe de Nibali avait un passé lourd en matière de dopage [la fameuse équipe Astana] Qu’avez-vous pensé de Nibali sur ce sujet? » Réponse du directeur du Tour : « J’ai trouvé ses réponses pertinentes. Le cyclisme a réellement changé parce que les contrôles aussi ont changé, parce que le passeport a été mis en place. Son équipe fait partie du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) et les contrôles sont les mêmes pour tout le monde. On a affaire à un coureur qui maîtrise, qui n’écrase pas. Il est normal que la question soit posée. Dommage qu’elle ne soit pas posée dans toutes les autres disciplines ».
C’est ainsi. Vincenzo Nibali est aux antipodes le Marco Pantani (1970-2004). C’est le petit fils de Felice Gimondi. C’est, enfin, un héros positif. Un monstre humain.
Intégrité garantie
Le dopage sur le Tour, précisément. Qu’en a-t-il été des contrôles destinés à le débusquer ? On appelle le laboratoire de contrôle/département des analyses de l’Agence nationale de lutte contre le dopage (AFLD). Dix fois. Cinquante fois. Aucun responsable ne veut prendre le téléphone. Le Dr Françoise Lasne n’est jamais là. Elle ne rappellera jamais.
On s’intéresse au site et à la communication officielle destinée aux citoyens en général, aux journalistes en particulier. On tombe sur la dernière expression en date de la langue de bois des organisateurs de spectacles cyclistes (1). On n’en saura guère plus. Rien sur la fréquence et le type des contrôles. Rien sur les substances recherchées (Aicar ?). Rien sur rien. « C’est voulu » nous confirme-t-on fort courtoisement. Avancer masqué, loin des caméras, pour être plus efficaces.
– Les résultats ?
– Plus tard…
– Quand ?
– On ne peut pas le dire précisément.
Nouveau triomphe de l’UCI
A noter : Bruno Genevois, Président de l’AFLD, s’est «félicité de l’accord intervenu entre l’Agence et l’Union Cycliste Internationale»? Un accord « qui est à même de garantir l’intégrité d’une compétition cycliste majeure ».
L’UCI, une nouvelle fois trône tout en haut du podium. L’un de ses nids est à Aigle. C’est en Suisse.
A demain
(1) Voici la communication officielle
« Contrôles antidopage lors du Tour de France 2014
3 juillet, 2014 – L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et la Fondation antidopage dans le cyclisme (CADF), au nom de l’Union cycliste internationale (UCI), ont confirmé aujourd’hui leur étroite collaboration concernant les contrôles antidopage lors du Tour de France 2014 qui débutera le 5 juillet.
Cette collaboration relative au Tour de France s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération signé entre l’UCI d’une part, représentée par la Fondation antidopage dans le cyclisme (CADF), et l’AFLD de l’autre, et vise à effectuer des contrôles antidopage efficaces lors de toutes les grandes compétitions cyclistes se déroulant en France (Paris-Nice, Paris-Roubaix, Critérium du Dauphiné, Tour de France).
Ce partenariat intervient alors que l’UCI et la CADF poursuivent le partage d’informations et de données dans le cadre du passeport biologique de l’athlète avec les Organisations Nationales Antidopage. Un accord de ce type, déjà existant avec UKAD (Grande-Bretagne), CCES (Canada), ADN (Norvège) et NADOF (Flandres), vient d’être signé avec l’AFLD.
En ce qui concerne les contrôles antidopage lors du Tour de France 2014, plusieurs mesures ont été arrêtées afin de conférer au système de contrôle un maximum d’efficacité:
– Depuis le mois de mai, grâce aux données de localisation fournies par la CADF, l’AFLD a procédé à un certain nombre de contrôles sur des coureurs dont la participation à la « Grande Boucle » s’avère des plus probable, en s’appuyant si besoin sur les Agences antidopage des pays limitrophes.
– Peu avant le départ de la course, des contrôles sanguins seront effectués sur l’ensemble des participants.
– Pour les étapes se déroulant au Royaume Uni, l’AFLD, la CADF et l’Agence Britannique contre le dopage (UKAD) collaboreront en matière de logistique et d’échange d’informations.
– Pour les étapes en France, la décision visant à déterminer quels coureurs devront faire l’objet de contrôles sera prise conjointement par la CADF et l’AFLD, sur la base d’informations partagées, afin de cibler au mieux les cyclistes.
– Il a été décidé qu’une partie des échantillons prélevés seront conservés pour permettre des analyses ultérieures bénéficiant des progrès en matière de techniques de détection.
Réagissant à l’annonce de cet accord, Brian Cookson, Président de l’UCI, a dit : ‘’Je suis particulièrement satisfait que l’UCI et la CADF aient conclu un tel partenariat avec l’AFLD sur le Tour de France. Ce partenariat est la preuve que l’ensemble des acteurs de la lutte antidopage œuvrent de concert pour garantir la réputation du cyclisme à l’occasion d’un événement majeur de notre calendrier et même du calendrier sportif international.’’
Francesca Rossi, Directrice de la Fondation antidopage dans le cyclisme, a dit : ‘’Le programme antidopage mis en place à travers cet accord contient tous les éléments nécessaires pour atteindre les objectifs de la lutte contre le dopage, à savoir la protection de la santé des coureurs et l’éthique dans ce sport.’’ »