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Une mauvaise nouvelle chasse l’autre. Après Lagos (Nigéria), Freetown (Sierra Leone). La Sierra Leone a confirmé dimanche 27 juillet un premier cas de fièvre Ebola dans sa capitale, jusqu’ici épargnée. Et depuis ses bureaux climatisés de Genève l’OMS fait savoir que la Sierra Leone est le nouvel épicentre de l’épidémie de fièvre hémorragique (660 morts officiels depuis mars) d’Afrique de l’Ouest (Guinée, puis Sierra Leone, Liberia, et depuis peu Nigeria).
Comme la veille au Nigéria le ministère de la santé du Sierra Leone aussitôt assuré que Freetown (plus d’un million d’habitants) était sous surveillance accrue et que les campagnes d’information seraient intensifiées. Un centre de traitement dédié au virus Ebola a été installé dans l’hôpital Lakka.
Une apprentie coiffeuse
Le porte-parole du ministère sierra-léonais de la Santé a expliqué dimanche 27 juillet que la victime, Saudatu Koroma, était une apprentie coiffeuse âgée de 32 ans. Elle avait été hospitalisée le 23 juillet dans la banlieue ouest de Freetown. Mais deux jours plus tard « son père et sa mère l’ont emmenée de force ». Les autorités ont alors fait diffuser des avis de recherche à la télévision et à la radio. « Cela l’avait convaincue de retourner à l’hôpital, mais elle est morte en chemin » indique le ministère. « Des échantillons de sang prélevés sur le père et la mère sont en cours d’analyse » ajoute-t-il. La maison où elle habitait, dans l’est de Freetown, et tous ses habitants ont été placés en quarantaine pour vingt-et-un jours.
L’épidémie touchait jusque-là essentiellement les régions de Kenema et Kailahun, dans l’est du pays. Le 23 juillet, le ministère avait annoncé qu’un responsable médical du centre anti-Ebola de Kenema, le docteur Omar Khan, était infecté. Trois infirmières de ce centre ont déjà été victimes de la maladie.
Surveillance invisible
Le 27 juillet un journaliste de l’AFP indiquait qu’à Freetown, aucun dispositif de prévention n’était visible dimanche et les habitants, apparemment indifférents ; vaquaient à leurs occupations. Dans le même temps le ministère de la Santé assure que la capitale est sous surveillance accrue et que les campagnes d’information ont été intensifiées.
« Deux groupes sont les plus exposés : les proches des malades et les personnels de santé, résume Tarik Jasarevic porte-parole de l’OMS actuellement en Sierra Leone. Ebola est contagieux mais ne se transmet ni par l’eau, ni par voie aérienne. Le plus important pour se protéger est de ne pas toucher les personnes présentant les symptômes. Un enterrement sécurisé est essentiel. Dans beaucoup de cultures, les membres de la famille touchent le corps pendant les rituels funéraires. C’est à ce moment qu’ils sont infectés. »
L’OMS ne dit pas comment on doit procéder pour sécuriser un enterrement. Ni comment on parvient à convaincre les personnes concernées.
Les CDC intéressés
Au Liberia, deux Américains travaillant pour deux associations caritatives, dont un médecin engagé dans la lutte contre l’épidémie, ont eux-mêmes été contaminés. « Ils reçoivent tous deux des soins intensifs, mais il s’agit bien sûr d’une situation dangereuse et effrayante », a déclaré la porte-parole de l’association caritative Samaritan’s Purse pour laquelle travaille le médecin (voir ici).
L’affaire commence à inquiéter les CDC américains (voir ici). Washington vient de déclarer suivre avec attention l’évolution de l’épidémie et « continue de mobiliser de multiples agences gouvernementales pour aider les pays affectés ». Pour l’heure l’Union européenne semble tout ignorer du sujet.
A demain
Une réflexion sur “Ebola : la priorité doit désormais être donnée aux « enterrements sécurisés »”