Bonjour
Nul ne pourra, sur le territoire national, dire qu’il n’était pas prévenu. Ni que les pouvoirs publics n’avaient pas fait leur travail. Il suffit, pour s’en convaincre, de cliquer sur le site du ministère français de la Santé. Tout y est. Ou presque. Avec, en toile de fond, une forme spécifiquement française d’auto-justification de la politique suivie et des actions entreprises. Tout se passe ici comme s’il fallait expliquer que les rouages de l’administration sanitaires avaient été huilés comme ils doivent l’être, période de gros temps ou pas. Et, peut-être, rassurer les civils et les troupes : non, il ne manque pas un bouton de guêtre.
Ainsi :
« Dès l’identification d’un premier cas d’Ebola en Guinée le 23 mars 2014 par un laboratoire français, un message d’alerte a été adressé par les autorités sanitaires françaises au Comité de sécurité sanitaire (HCS) et à la Commission européenne.
Depuis cette date, le ministère des Affaires sociales et de la Santé surveille la situation épidémiologique des pays d’Afrique où sévit la maladie à virus Ebola, en lien avec les acteurs sanitaires nationaux (Haut Conseil de la santé publique, Institut de veille sanitaire (InVS) notamment.), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’European Centre for Disease Control (ECDC). »
Ou encore :
« La France se prépare depuis plusieurs années à la gestion de ce type d’événements émergents et dispose d’établissements de santé de référence et de laboratoires de très haute sécurité permettant de faire face, si nécessaire, à ce type de virus. Une coordination gouvernementale est en outre assurée en permanence sur ce sujet, ainsi qu’entre États membres de l’Union européenne, en lien avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le ministère des Affaires sociales et de la Santé organise très régulièrement des réunions de coordination interministérielle pour assurer la bonne information des autres ministères sur les connaissances de l’épidémie et les caractéristiques du virus Ebola, ainsi que sur les différentes mesures mises en œuvre et sur les recommandations à destination des professionnels de santé, des agences régionales de santé (ARS), des compagnies aériennes et maritimes et des voyageurs. »
Et enfin :
« La situation épidémiologique – nationale et internationale – est suivie avec attention par l’Institut de veille sanitaire (InVS), en charge d’assurer les actions de surveillance, de vigilance et d’alerte sur le virus Ebola. Un dispositif de veille sanitaire spécifique à Ebola a été mis en place, dès mars 2014, pour être en mesure d’identifier, de prendre en charge et d’isoler très précocement toute personne susceptible d’être contagieuse sur le territoire. »
Dépistage des voyageurs
On apprend ainsi, incidemment que « dans les pays touchés par le virus, un dépistage des voyageurs est réalisé par des soignants, avant l’embarquement, dans les aéroports des pays à risque ». Et que « si un cas possible ou avéré survenait, une procédure de prise en charge établie par le ministère prévoit les conditions de transport, d’isolement dans une structure hospitalière adaptée, de réalisation des examens sans risque d’exposition des professionnels et de prise en charge thérapeutique du patient » (1)
Examen des troupes
Poursuite de l’examen des troupes. Dès l’avis du Haut conseil de santé publique (HCSP) du 10/04/2014, le ministère des Affaires sociales et de la Santé a défini un dispositif de prise en charge dans l’hypothèse où un cas serait détecté en France (signalements de cas, protocoles de prise en charge, dispositifs de renfort éventuels, etc.).
Les professionnels de santé ont été informés de ce dispositif via des messages d’alerte (DGS-Urgent pour les médecins libéraux et messages d’information spécifiques pour les établissements hospitaliers). Des consignes leur ont été adressées sur la conduite à tenir devant un cas susceptible d’être atteint par la maladie, aussi bien sur les modalités de diagnostic biologique, que d’alerte des autorités sanitaires et de prise en charge médicale. Les procédures à respecter pour assurer leur propre protection leur ont également été rappelées. Des mises à jour leur sont adressées en fonction de l’évolution de la situation.
Rapatriements sanitaires
Mieux encore : pour prévenir toute importation du virus en France, le ministère des Affaires sociales et de la Santé met en œuvre des actions d’information et de sensibilisation régulières à l’attention des divers publics concernés : établissements de santé et centres 15 : informations sur le dispositif de prise en charge des cas confirmés d’Ebola et mise en ligne, sur le site du ministère, d’un dossier Internet Ebola à destination des professionnels de santé ; sensibilisation des personnels des compagnies aériennes et personnels portuaires sur les risques encourus ; sociétés d’assistance en charge des rapatriements : rappel de la nécessité d’informer systématiquement la Direction générale de la santé de toute suspicion de cas d’Ebola.
Question : des sociétés privées peuvent-elles assurer le rapatriement de personnes pouvant constituer un risque pour la santé publique ?
A demain
(1) Sur ce sujet –et concernant le cas spécifique de Roissy-Charles-de-Gaulle – on peut se rapporter à l’article bien documenté de Slate.fr (Andréa Fradin). Les principales mesures pratiques viennent d’autre part d’être décrites par l’AFP.
En effet, comme toujours dans notre pays, il ne manque pas un bouton de guetre… Vu de l’intérieur de l’hopital, à la lumière des dernières alerte MERS-Coronavirus on ne sait s’ol faut en rire ou en pleurer : équipes mal formées, infectiologue n’ayant pas lu les recommandations et incapable de les retrouver, incapable d’enlever les équipements individuels de protection sans faire de faute….