Bonjour

Belle prise pour une rentrée. Les polices autrichienne, belge, chypriote, hongroise et britannique ont, lundi 1^er septembre, mené avec succès une vaste opération conjointe de démantèlement d’un réseau de vendeurs de faux Viagra ®.

Erectiles orientaux

Ce coup de filet  trans-européen a ramené quelques poissons : arrestation de douze trafiquants  et saisie de marchandises estimées à plus de dix millions d’euros. Tout cela est raconté par Eurojust,  l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne.

Le néo Viagra ®  était, comme à l’accoutumée, importé de Chine et d’Inde. Les comprimés « contenaient souvent des dosages ou des ingrédients incorrects ». Ce qui laisse entendre que tout n’était pas faux dans ces érectiles orientaux. Sans compter l’effet placebo.

Détails de l’histoire

Depuis La Haye, Eurojust se fait une joie de fournit les détails de l’histoire :

« Dans les premières heures de ce 1^er septembre, les autorités d’application de la loi en Autriche, Belgique, Chypre, la Hongrie et le Royaume-Uni ont participé à des opérations simultanées pour faire cesser la distribution de produits contrefaits, des médicaments délivrés uniquement sur ordonnance (principalement des pilules contre la dysfonction érectile), pour faire cesser le blanchiment des produits afférents, et remédier à l’impact de ces médicaments contrefaits sur la santé publique dans l’Union européenne.

Pour soutenir les opérations, le bureau national espagnol d’Eurojust a mis en place un centre de coordination avec l’aide des bureaux nationaux de tous les pays concernés .Le centre de coordination a facilité l’échange rapide d’informations, la résolution de problèmes juridiques et l’élaboration d’un aperçu final des résultats, adapté aux besoins des autorités judiciaires concernées. Dans le même temps, Europol a fourni une aide précieuse en déployant un bureau mobile pour l’analyse en temps réel et de recoupement. En même temps, les experts et les analystes d’Europol ont aidé la police et fourni un soutien médico-légal et analytique tout au long de la journée d’action. »

Ces résultats positifs ont été rendus possibles grâce à une équipe d’investigation commune qui est cofinancée par Eurojust, notamment pour contrer les activités des groupes de criminalité organisée qui se cachent derrière l’approvisionnement et la distribution de produits contrefaits, des médicaments qui ne peuvent être obtenus que sur prescription mais que l’on trouve aisément via Internet. Ce coup de filet a permis d’identifier un filon ayant, en France, rapporté plus de neuf millions d’euros en trois ans.  

Compter dix euros l’unité

« Cette opération montre qu’une approche multi-agences et un échange rapide d’informations peuvent conduire à des succès opérationnels importants » nous dit Eurojust. Ce qui n’est sans doute pas faux.

 Reste deux questions, jamais posées. Tout cela coûte cher à l’Union européenne. Et tout cela rapporte, indirectement, beaucoup aux fabricants des vrais Viagra ®, génériques ou pas (citrate de sildénafil). En France le Viagra ® d’appellation d’origine contrôlée est toujours fabriqué par le géant Pfizer (prix libre, compter dix euros ou plus le comprimé). On compte aussi une trentaine de présentations génériques de citrate de sildénafil génériques (prix également libres).

Souvent imité, jamais égalé ?

L’ensemble des entreprises concernées doivent se féliciter de tels coups de filet. A commencer par Pfizer qui, souvent imité, à le plus à perdre de la contrefaçon. Ces entreprises soutiennent-elles financièrement les activités policières dont elles profitent objectivement ? Autre question :  que deviennent, une fois confisqués, les dix millions d’euros de Viagra ® contrefaits ?

A demain