Bonjour
Comment font les journalistes quand ils sont sevrés d’infirmations ? Simple : ils disent qu’on ne leur donne pas les informations qu’ils sont en droit d’attendre. Incidemment ils accusent ceux qui privent les lecteurs/auditeurs des informations auxquelles ils ont droit. La séquence se vérifie une nouvelle fois avec le feuilleton Carmat®, deuxième épisode du nom.
Tard dans la soirée su jeudi 4 septembre « des médias » ont annoncé qu’un deuxième cœur artificiel de marque Carmat® avait été implanté chez un malade français. Mais encore ? Rien, ou presque. L’intervention remonterait à quelques semaines. Elle aurait été pratiquée « il y a quelques semaines », au « CHU de Nantes », par le « Pr Daniel Duveau ». Mais encore ? Rien. Tout se serait « bien passé ». Le patient « serait corpulent ». Mais encore ? Rien de plus sous la dent.
Ces données « étaient disponibles sur le nouveau site de Libération » (1). Elles ont aussi « été données par France Inter ». « Plusieurs médias » les ont reprises. Et tout ceci est rapporté par l’AFP. Carmat® II ne répondant pas, on rappelle Carmat® I.
On se souvient : la « fuite » trop rapide et l’engouement médiatique qui suivit… la réaction politique immédiate… l’enthousiasme du gouvernement Ayrault…celui du président de la République… le génie français en action… la « non-communication » du groupe Lagardère et du Pr Alain Carpentier… les affriolantes projections économiques… les pleines pages dans Paris Match… l’exclu du Journal du Dimanche…la synergie industrielle, thérapeutique et médiatique… Et la remarquable retenue du corps médical concerné.
Puis la mort du malade signant, malgré tout, le succès de l’entreprise. On peut retrouver ici les éléments de ce feuilleton cardiologique et économique, politique et médiatique. Baptisons-le Carmat® I. Pour Carmat® II il faudra attendre un peu. Les fourgonnettes de BFMTV sont installées devant l’entrée du CHU de Nantes. Elles attendent une exclu. Par exemple un entretien avec le Pr Duveau. Pour l’heure il est trop tôt, le CHU ne répond pas. Sur les rives de la Loire, chacun le sait, le temps coule différemment.
A demain
(1) Dans la matinée du 5 septembre le titre de la société Carmat bondissait à la Bourse de Paris de plus de 10 %, après la parution des informations de Libération. À 10 h 45, l’action gagnait 10,78 % à 89,79 euros, dans un marché en léger repli (- 0,02 %). « C’est une bonne nouvelle qui signale la reprise de l’étude clinique, notait Arnaud Guérin, analyste financier au sein de la société de Bourse Portzamparc. La société développe ce produit dans un domaine très risqué. La moindre information entraîne une forte variation des cours, cela traduit la variation de la prime de risque. »
Une réflexion sur “Silence médical total sur le coeur Carmat® n°2. « Libération » entendu par la Bourse de Paris”