Peine de mort murmurée contre un jeune homme soupçonné de torturer des chats

Bonjour

Tours (Indre-et-Loire). Ce fut vers la fin du procès. Midi avait depuis longtemps sonné au clocheton de la mairie. Cheveux de jais, fougueuse, l’avocate solitaire de la défense aiguillonna la salle pleine. Désignant le prévenu dans son box de plastique (sous la garde trois policiers) elle évoqua un autre temps, celui d’avant 1981 ou du Moyen Age, quand on jugeait les bêtes et brûlait les sorcières. Et elle se demanda si ce jeune homme n’aurait pas alors été condamné à mort. C’est à ce moment que l’on entendit, dans le dos du banc de presse, monter un grognement de la foule.

Grognement

D’abord diffus puis distinct : ce grognement disait que l’accusé ne méritait que ça. Comme un coup de froid. La houle se calma : quelques temps avant la même  fraction de la salle d’audience, féminine, avait applaudi et crié sa joie à l’écoute d’un accusateur madré. Puis elle avait éructé en écoutant les détails des observations vétérinaires sur l’état d’Irma et de l’autopsie prématurée de Donald (griffes, peau et queue arrachées…, côtes cassées …  etc.).  La présidente avait alors menacé de faire évacuer la salle du  tribunal correctionnel de Tours- une salle transformée en cour d’assises d’Indre-et-Loire.

Avocats triomphants

Cinq avocats triomphants représentant les six parties civiles admises (une douzaine récusées). Une procureure magistrale dans sa fonction, une jeune présidente souvent à charge. Et, dans la cage, un jeune homme de 23 ans, d’origine algérienne poursuivi car soupçonné d’avoir torturé deux  chats, peut-être trois. Un enfant « de la cité », casier chargé depuis l’enfance (bagarres, vols, stupéfiant) actuellement en détention pour des faits non animaliers. 

 La sérénité des débats n’était pas là. Une partie du public avait été laissée sur les marches, faute de place. Une femme clamait qu’elle devait voir cet homme, son chat ayant disparu depuis deux mois. Et tout fut déséquilibré du fait d’une absence : celle de la propriétaire des deux chats adoptés pour lesquels nous étions tous là. L’association locale « Félin pour l’autre » poursuivait comme an nom de son adhérente. Et quelque chose sonnait faux. Tout s’était produit dans le huis clos formé par cette femme dont nous ne sûmes rien et par le jeune homme comme offert en pâture aux amis autoproclamés des bêtes domestiques.

 Gontran

Nous avons, il y a quelques jours, raconté le cadre de l’affaire. Elle adorait les chats. Il y a quelques mois ils s’aimèrent au point de vivre ensemble. Ils adoptèrent deux chats chez « Félin pour l’autre ». Elle avait un travail il en cherchait un. Les chats tombèrent malades. Ils firent le tour des vétérinaires. Diagnostics incertains. Puis suspicion de sévices sur bêtes domestiques. Puis mort de l’un des deux. Ils se séparèrent. Rendit-il les clefs ?

Un autre chat arriva, « prénommé » Gontran. Est-il bien en point ? Rien n’est moins certain. Tout est trouble du fait de l’absence de la maîtresse des lieux et des chats. Elle aurait « eu peur de la vengeance de la famille du prévenu ». Pour autant elle est allée récemment lui rendre visite à la maison d’arrêt où il est détenu pour une autre affaire.

Trois mois de prison

Le temps passe. La procureure  tonne. Le code va jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros.  Elle demande une peine de sept mois, dont quatre assortis du sursis. Sans oublier l’interdiction définitive de détenir un animal (domestique). Les associations partie civile font longuement leur compte. Félin pour l’autre, la Fondation Brigitte Bardot, la Fondation 30 Millions d’amis, l’association « One Voice pour une éthique animale et planétaire », et l’association Stéphane Lamart (et d’autres) demanderont au total plusieurs milliers d’euros au prévenu sans emploi et sans revenu.

Personne ne demande comment des sévices à ce point élaborés ont pu être perpétrés sur une période d’un mois entrecoupée de visites chez les vétérinaires. Personne ne veut s’intéresser à la personnalité du prévenu – sauf un avocat qui évoque une perversité et une de ses consœurs qui parlera de « mauvais fond » sans aller toutefois jusqu’à trancher entre l’inné et l’acquis.

Amoureuse

Puis l’avocate de la défense qui redit l’évidence : ne pas comprendre que personne n’ait songé un seul instant à s’interroger sur l’absence de la grande amoureuse des chats. La seule, au fond, qui connaisse la vérité vraie. La seule que le public des néo tricoteuses ne réclame pas.

Le jugement a été mis en délibéré au 17 octobre, 9 heures

A demain

PS. Un chat retrouvé inconscient dans un appartement en feu de Berlin a été sauvé par les pompiers qui l’ont réanimé à l’aide d’un masque à oxygène pour enfants, a-t-on appris mardi 9 septembre. L’incendie s’est déclaré lundi après-midi dans un appartement de l’ouest de Berlin. Alertés par une voisine, les pompiers sont intervenus pour éteindre les flammes, découvrant dans le séjour deux chats et un lapin nain qu’ils ont immédiatement évacués, selon un communiqué de la police.

L’un des deux félins et le lapin étaient conscients et en bonne santé, mais l’autre chat à dû être pris en charge par les pompiers qui lui ont appliqué un masque à oxygène, selon la même source. Une porte-parole des pompiers a expliqué à l »Agence France Presse qu’ils avaient appliqué un masque pour enfant sur le museau de l’animal. L’incendie, dont l’origine n’a pas été précisée, n’a fait aucune victime ni blessé parmi les habitants de l’immeuble.

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