Bonjour
Après le Baclofène c’est (peut-être) une nouvelle étape dans le traitement de la maladie alcoolique – un traitement où le sevrage absolu n’est plus l’objectif. C’est (à coup sûr) le coup d’envoi d’une nouvelle polémique : la société pharmaceutique Lundbeck vient de faire savoir à la presse qu’elle venait d’obtenir le remboursement de Selincro® (18 mg de nalmefène), « traitement de 1ère intention dans la réduction de la consommation d’alcool chez le patient adulte dépendant ».
Tractations secrètes
Lundbeck ajoute qu’il s’agit là du « premier et seul traitement ayant obtenu une AMM européenne, le 25 février 2013 ». Il aura donc fallu un an et demi pour qu’un terrain d’entente soit trouvé entre Lundbeck et le gouvernement français quant à un prix compatible avec la prise en charge de cette spécialité par la collectivité. Un an et demi de tractations sur lesquelles nous ne saurons rien alors même qu’il s’agit de l’argent de tous.
Ecoutons Lundbeck parlant, aujourd’hui, à la presse (les intertitres sont de notre fait) :
« L’arrêté annonçant le remboursement de Selincro® a été publié le 19 Septembre 2014, au Journal Officiel. Considéré comme le premier traitement indiqué contre la dépendance à l’alcool par le biais d’une nouvelle stratégie thérapeutique : la réduction de la consommation, Selincro® propose ainsi une nouvelle alternative pour soigner la dépendance à l’alcool et répond à un véritable enjeu de santé publique.
Innovation intéressante
Selincro® est un traitement de première intention s’adressant aux patients, dont la consommation d’alcool est à risque élevé ou très élevé (+ de 6 verres / jour pour un homme et + de 4 pour une femme), qui font le choix d’entrer dans une démarche de prise en charge mais ne nécessitant pas un sevrage total et maintenu. La Commission de la Transparence, dans son avis rendu le 4 décembre 2013, a évalué que ce traitement est une innovation qui présente un intérêt de santé publique. Selincro® s’inscrit dans un dispositif de prise en charge globale, dans lequel le patient est suivi et accompagné par son médecin, généraliste ou spécialiste. En effet, le succès du traitement est basé sur la motivation, l’autonomie et le suivi psychosocial du patient.
Moins de 2 euros par jour
Selincro® est commercialisé au prix de 3,60 euros par comprimé. Du fait de la prise moyenne d’un comprimé un jour sur deux constatée lors des études cliniques, le coût journalier est de 1,80 euros.
Seul laboratoire uniquement spécialisé en psychiatrie, Lundbeck s’investit depuis plus de 8 ans dans la lutte contre l’addiction à l’alcool. Toutes ne sont pas repérées ni prises en charge, la commission de la transparence dans son avis du 4 décembre 2013 a estimé à 280 .000 le nombre de patients éligibles à Selincro®.
Nouvel espoir
Cette nouvelle approche basée sur la réduction de la consommation d’alcool représente un nouvel espoir dans la prise en charge en proposant une alternative à des patients qui ne seraient peut-être pas rentrés dans le parcours de soin.
Commercialisé sous le nom de Selincro®, le nalmefène est une molécule qui agit directement sur le système opioïde endogène qui régule le circuit de la récompense dérégulé en cas de consommation abusive d’alcool. Selincro® permet ainsi la réduction et le contrôle de la consommation d’alcool.
Contrôler sa consommation
En réduisant sa consommation en moyenne de 50% dès le premier mois de traitement associé à un suivi psychosocial, le patient réduit également de façon significative les risques médicaux, professionnels et sociaux induits par la dépendance à l’alcool. Sa prise unique, lorsque le patient perçoit le risque de consommer de l’alcool, lui donne ainsi l’opportunité de reprendre progressivement le contrôle de sa consommation mois après mois tout en étant suivi régulièrement par son médecin (…).
Selincro® représente un nouvel espoir pour ces patients. Conscients de leur dépendance et motivés pour remédier à leur maladie, ils pourront contrôler leur consommation par une approche progressive de modération dans le cadre d’un suivi psychosocial capable de les aider à maintenir une consommation basse, et ce sur le long terme. »
Dans le grand livre de l’alcoolisme le chapitre Selincro® vs Baclofène est désormais à écrire. Il se nourrira des chiffres de vente. S’ils ne sont pas tenus secrets.
A demain
« La Commission de la Transparence, dans son avis rendu le 4 décembre 2013, a évalué que ce traitement est une innovation qui présente un intérêt de santé publique. » c’est exact, mais à un petit détail près c’est que l’intérêt est qualifié de MINEUR : « Au vu des données disponibles, la commission considère que SELINCRO, en association à une prise en charge psychosociale, apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à une prise en chargepsychosociale seule dans le traitement de l’alcoolodépendance. »
Yves BRASEY Vice-Président de l’association Baclofène.
« Cette nouvelle approche basée sur la réduction de la consommation d’alcool représente un nouvel espoir dans la prise en charge en proposant une alternative à des patients qui ne seraient peut-être pas rentrés dans le parcours de soin. »
En effet, le miroir aux alouettes va fonctionner sans doute un moment, permettant à Lundbeck de se remplir les poches … et aux addictologues de dormir sur leurs 2 oreilles : le Nalmefène ne résout rien, ne guérit personne, une alcoolique le reste, les clients ne sont pas perdus …
D’ailleurs comme je l’écrivais dès décembre 2012 : « Du mercurochrome sur une jambe de bois ! » http://www.baclofene.com/index.php?p=topic&t_id=5060
Pour moi le selincro c’est miraculeux, j’arrive à contrôler ma consommation. Léger effet indésirable : impression d’avoir une lanque épaisse