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La guerre contre Ebola sera un peu plus dure que prévu. Au moment précis où, le 18 septembre et sous les ors de l’Elysée, François Hollande annonçait la création d’un « hôpital militaire » en Guinée forestière l’Agence France Presse annonçait la mort, dans ce même pays, de sept personnes appartenant à une « mission d’information et de prévention contre le virus Ebola ».
Sensibilisation
L’annonce officielle en a été faite par le gouvernement guinéen. Selon The New York Times les victimes seraient huit et on compterait des journalistes parmi eux. Et la BBC précise que ces journalistes étaient au nombre de trois et que le groupe comprenait aussi trois médecins.
Cela s’est passé dans le village de Womé, dans le sud du pays, près de la ville de Nzerekore. Ces personnes avaient disparu le 16 septembre après des « heurts » survenus lors d’une « campagne de sensibilisation au virus », « heurts » qui avaient fait une vingtaine de blessés.
Dur à croire
Les « sensibilisateurs » avait été accueillis « à coups de pierres et de bâtons ». « Les manifestants soupçonnaient l’équipe d’être venue les tuer parce que, selon eux, Ebola n’est qu’une invention des Blancs pour tuer les Noirs » a raconté un témoin. Les cadavres des victimes ont été retrouvés deux jours plus tard, portant « des coups de machettes » selon Alhoussein Kaké Makanéra, ministre guinéen de la Communication.
« C’est vraiment triste et c’est dur à croire, mais ils ont été tués froidement par les villageois de Womé » a ajouté le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara. Le gouverneur de Womé, Lancéi Condé, a quant à lui dénoncé « des gens tapis dans l’ombre qui manipulent les populations ».
Violent déni
La lutte contre Ebola s’était déjà heurtée à des réactions de déni, parfois violentes, des populations, mais c’est la première fois qu’elles aboutissent à des morts, souligne l’Agence France Presse. On ajoutera que c’est aussi la première fois que des journalistes sont victimes de ce combat.
A demain
(1) Selon les dernières informations de la BBC l’équipe chargée de « sensibiliser » la population à Ebola comportait neuf membres. Elle était composée d’agents de santé, de fonctionnaires et de journalistes locaux. Sept cadavres ont été retrouvés dans une fosse septique de l’école de village et deux autres dans la brousse. Une délégation du gouvernement, conduite par le ministre de la Santé s’est rendue dans la région mais a été incapable de rejoindre le village par la route, un pont ayant été rendu impraticable.
Le porte-parole du gouvernement guinéen, Albert Damantang Camara, a déclaré que les victimes avaient été « tuées de sang froid par les villageois ». Six personnes ont été arrêtées et le village est maintenant déserté.
Les témoignages se multiplient soulignant la méfiance croissante des villageois quant aux tentatives officielles de lutte contre l’épidémie. Il y a quelques années deux enseignants congolais venus faire de la sensibilisation dans un village au cours d’une épidémie d’Ebola se avaient également été assassinés à coup de machettes.
Une réflexion sur “Ebola : Soignants et journalistes tués à la machette. Un virus inventé par les Blancs”