« Marisol Touraine nous traite, nous les vapoteurs, comme des parias »

Bonjour

Il y a, depuis longtemps, un problème majeur entre les vapoteurs français et Marisol Touraine, ministre de la Santé. C’est aujourd’hui un abcès constitué qui sera difficile et bien long à vider.

En 2013 un « confidentiel » médiatique laissait entendre que Mme Touraine avait confessé « ne pas avoir vu venir » la révolution qu’allait devenir le recours à la cigarette électronique. Elle avait ensuite déclaré ne pas bien voir où était la différence entre la cigarette de tabac et la e-cig – ne pas bien faire la différence entre la fumée de tabac cancérigène, goudronnée et la vapeur plus ou moins nicotinée. La révolution avançait.

Ce fut ensuite une longue valse-hésitation teintée de menaces et d’interdictions annoncées. Ce fut surtout  une sorte d’obstination dans le déni : le refus de saisir que la cigarette électronique offrait une chance historique. Non pas celle de terrasser le démon du tabac, mais celle de pouvoir prendre en main sa dépendance. Un palier vers la délivrance de l’abstinence. Le choix individuel, pour l’esclave au tabac, de s’élargir. L’espoir, ténu peut-être, mais l’espoir d’en finir un jour. Le tout payé sur ses deniers – rien à devoir à l’Etat. La révolution était là.

Aujourd’hui 25 septembre, présentation solennelle par Marisol Touraine, du Plan national de réduction du tabagisme (1). Voici ce qu’elle a déclaré sur ce thème :

« Entre 1 et 2 millions de personnes utiliseraient quotidiennement la cigarette électronique. A ce sujet, je rappelle ma position : je ne confonds pas la cigarette électronique avec la cigarette.  Il vaut mieux vapoter que fumer. Tout ce qui peut aider les fumeurs à arrêter est bon à prendre, y compris la cigarette électronique.

Mais, pour un jeune qui n’a jamais fumé, la cigarette électronique peut devenir une porte d’entrée vers le tabagisme, comme le met en garde le Haut conseil de la santé publique.

L’industrie du tabac investit aujourd’hui dans la cigarette électronique, preuve qu’elle a bien  compris son potentiel d’addiction. Elle crée des arômes pour rendre la cigarette électronique plus attractive pour les jeunes consommateurs.

La vente de la cigarette électronique aux mineurs est interdite depuis mars. Je souhaite poursuivre aujourd’hui dans la même logique vis-à-vis des jeunes. Il sera également interdit  de vapoter dans les lieux accueillant des enfants, ainsi que sur les lieux de travail et dans les transports collectifs.

J’ai signé aujourd’hui même une circulaire limitant la publicité pour les cigarettes  électroniques, en attendant l’interdiction complète à compter du 20 mai 2016, conformément aux directives européennes. »

Deux articulations dans le raisonnement de la ministre de la Santé :

1 La cigarette est utile (fait démontré) mais pourrait être une porte d’entrée des jeunes vers le tabagisme (fait supposé). On observera que le tabac est interdit à la vente aux mineurs et qu’une proportion considérables de mineurs fument du tabac en France sans jamais avoir vapoté.

2 « L’industrie du tabac investit aujourd’hui dans la cigarette électronique, preuve qu’elle a bien  compris son potentiel d’addiction ». Addiction à quoi ? Si c’est à la e-cig et à la seule nicotine, c’est un moindre mal (cf le point 1). Sinon on en revient à la e-cig porte d’entrée au tabac, ce que rien ne démontre aujourd’hui.

Tout cela révolte et laisse pantois les membres de l’Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique (Aiduce). Nous donnons ici la parole à ceux qui se présentent comme les « combattants les plus efficaces du tabagisme » et qui estiment être « traités comme des parias ». On y entend leur dépit. On mesure leur colère. On retiendra leur argumentaire.

Le manifeste de l’Aiduce :

 « La ministre de la Santé, tout en reconnaissant qu’« il vaut mieux vapoter que fumer et tout ce qui peut aider les fumeurs à arrêter de fumer est bon à prendre, y compris la cigarette électronique », vient d’annoncer l’interdiction totale de toute publicité et une interdiction d’utilisation dans les lieux publics.

Est-elle consciente du ridicule de ses propositions ? Cette décision est totalement scandaleuse, dénuée de tout fondement scientifique, et ne correspond pas à la vérité flagrante : le tabagisme recule en France grâce à la cigarette électronique. Sommes-nous aux portes d’un scandale sanitaire ? Un dispositif qui fait reculer la consommation de tabac n’a pas à devenir la cible d’une loi antitabac.

« Porte de sortie »

Elle prétend que « pour un jeune qui n’a jamais fumé, la cigarette électronique peut devenir une porte d’entrée vers le tabagisme ». Mais pas une seule donnée concrète n’étaye cette affirmation ; au contraire, de nombreuses études démontrent non seulement que le nombre de jeunes n’ayant jamais fumé et qui adopte la cigarette électronique est infime, mais que manifestement la cigarette électronique constitue une porte de sortie du tabagisme.

Comment les 16 millions de fumeurs en France apprendront-ils qu’il existe une alternative bien plus saine ? Plus saine encore que l’alcool, les produits sucrés et les aliments gras, pour lesquels pourtant la publicité pullule ?

Ce ne sont pas les paquets neutres qui ont le potentiel de tuer le tabac, mais la cigarette électronique. En interdisant la promotion de cette dernière, l’intervention injustifiée de la ministre vient à la rescousse de l’industrie du tabac.

« Assignation devant les tribunaux »

Nous n’avons évidemment aucune objection à ce que la cigarette électronique soit interdite dans les classes, tout comme d’ailleurs la consommation d’aliments ou l’utilisation du téléphone portable. Et cela relève du bon sens que de ne pas vapoter dans des compartiments bondés de transport collectif. Mais quel est son raisonnement pour interdire la vape ailleurs ? L’interdiction de fumer dans les lieux publics est justifiée par le tabagisme passif ; mais elle doit savoir, ses experts ne cessent de le lui dire, que la cigarette électronique ne génère ni de fumée ni de vapeur nocive. Alors quelle est sa justification ? Comment la présentera-t-elle devant les tribunaux lorsque nous l’y assignerons ?

Et surtout comment expliquer qu’un produit sans tabac, sans combustion et sans effet délétère sur l’entourage puisse faire l’objet d’une quelconque législation pour en restreindre l’usage ? Au lieu de reconnaître les vapoteurs comme les combattants les plus efficaces du tabagisme, la Ministre les traite comme des parias, comme des exemples à ne pas suivre par les fumeurs.

« Politique meurtrière »

Les interdits de Madame Touraine serviront à préserver l’industrie du tabac et condamneront à une mort précoce des millions de fumeurs qui, par la peur que ses propositions peuvent générer et par le manque d’information, n’adopteront pas l’outil le plus efficace jamais inventé pour sortir du tabagisme.

Une politique meurtrière vient d’être dévoilée et nous la dénoncerons par tous les moyens.

A demain

Une réflexion sur “« Marisol Touraine nous traite, nous les vapoteurs, comme des parias »

  1. Depuis des mois, on sent la colère gronder contre la cigarette électronique, et des mesures comme celle-ci semblent être le début d’une chasse aux sorcières (électroniques) organisée par un gouvernement qui ne veut pas ouvrir les yeux sur l’évidence…
    Il ne peut en être autrement, le pouvoir souhaite que l’agonie des fumeurs continue d’enrichir des industriels toujours plus avides de dollars, toujours plus imaginatifs pour nous faire avaler le cow boy libre, et sa cavalcade de produits toxiques.
    A moins que ça ne soit dans un but de régulation de la population ?

    Allez savoir …

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