Plan anti-tabac a minima : rien sur le sevrage, mépris de la cigarette électronique

Bonjour

Marisol Touraine vient (enfin) de dévoiler le « Plan national de réduction du tabagisme ». Et c’est peu dire qu’il déçoit. Extraits du discours ministériel; précisions et commentaires personnels.

Cigarette électronique :

« Entre 1 et 2 millions de personnes utiliseraient quotidiennement la cigarette électronique. A ce sujet, je rappelle ma position : je ne confonds pas la cigarette électronique avec la cigarette.  Il vaut mieux vapoter que fumer. Tout ce qui peut aider les fumeurs à arrêter est bon à prendre,  y compris la cigarette électronique.

Mais, pour un jeune qui n’a jamais fumé, la cigarette électronique peut devenir une porte  d’entrée vers le tabagisme, comme le met en garde le Haut conseil de la santé publique.  L’industrie du tabac investit aujourd’hui dans la cigarette électronique, preuve qu’elle a bien  compris son potentiel d’addiction. Elle crée des arômes pour rendre la cigarette électronique  plus attractive pour les jeunes consommateurs. »

La vente de la cigarette électronique aux mineurs est interdite en France depuis mars. La ministre  « souhaite  poursuivre aujourd’hui dans la même logique vis-à-vis des jeunes ». Il sera également interdit  de vapoter dans les lieux accueillant des enfants, ainsi que sur les lieux de travail et dans  les transports collectifs. Le vapotage sera interdit dans « certains lieux publics ». Conformément à l’avis du Conseil d’Etat du 17 octobre 2013, la cigarette électronique sera interdite dans les établissements accueillant des mineurs (les écoles, par exemple) dans tous les moyens de transport collectif, dans tous les espaces clos collectifs de travail.

Aide au sevrage tabagique :

« Il faut briser le cycle de la dépendance. La majorité des fumeurs regrettent de s’être engagés  dans cette consommation et souhaitent arrêter. Nous devrons mieux les y aider. »

Le gouvernement va lancer une campagne audiovisuelle « choc » … à destination du grand public … des  fumeurs … et de leur entourage.  Des spots TV « choc » seront diffusés jusqu’au 22 octobre… des pictogrammes visuels sur les paquets  inciteront les femmes enceintes à ne pas fumer….(Aujourd’hui la France est le pays d’Europe  où les femmes enceintes fument le plus).

« Je veux impliquer les médecins traitants dans la lutte contre le tabagisme. »

Le rôle du médecin traitant dans la sensibilisation de ses patients aux risques du tabac est un  élément important de l’efficacité d’une politique de lutte contre le tabagisme… Plus de la moitié des fumeurs réguliers déclarent aussi avoir envie d’arrêter de fumer… ils ne reçoivent pas systématiquement des conseils de leur médecin au cours d’une visite de routine… il est donc nécessaire de sensibiliser et mobiliser les professionnels de santé au repérage et à la prise en charge du tabagisme… Concrètement, une part de la rémunération des médecins dépend des objectifs de santé publique qu’ils atteignent…. Intégration du suivi du tabagisme et du conseil d’arrêt aux fumeurs dans ces objectifs….

« Nous allons améliorer la prise en charge financière du sevrage tabagique »

Aujourd’hui, les traitements de sevrage ne sont pas assez accessibles…. Ils sont pourtant très efficaces… Il faut en baisser le prix…en améliorer la prise en charge …élargir le nombre de professionnels de santé susceptibles de prescrire un traitement remboursable… le montant pris en charge du forfait de sevrage tabagique sera triplé de 50 à 150 euros…. (sic). Trois populations particulièrement exposées bénéficieront de cette mesure …. les jeunes de 20 à 30 ans …les bénéficiaires de la Couverture maladie universelle complémentaire … les patients atteints de cancer.

Ce dernier point avait déjà été annoncé par François Hollande le 4 février dernier (« Plan cancer : les cancéreux seront incités à ne plus fumer »). Vous avez bien lu : le gouvernement redit qu’il prend des mesures pour que notre collectivité aide désormais un peu mieux les cancéreux à ne plus fumer…

En février le président de la République avait annoncé que si des hausses de prix du tabac étaient décidées une fraction de l’argent récolté  serait « destiné à la recherche sur le cancer, à sa prévention et à l’amélioration de sa prise en charge ».

Le Monde  avait alors rappelé qu’Agnès Buzyn, présidente de l’Institut du cancer en appelait à une « hausse drastique » des prix du tabac. La présidente de l’Institut du cancer n’avait pas été entendue en février par François Hollande. En septembre elle ne l’est pas plus par Marisol Touraine. Dira-t-elle un jour ce qu’elle en pense de l’action des politiques pour lutter contre ce cancer qu’est la tabac ?

A demain

2 réflexions sur “Plan anti-tabac a minima : rien sur le sevrage, mépris de la cigarette électronique

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