Bonjour
Hier, devant les Nations Unies, le président Barack Obama dénonçait en termes diplomatiques l’immobilisme coupable des Etats riches face à la menace croissante d’Ebola en Afrique. Aujourd’hui, Marisol Touraine, ministre française de la Santé s’exprimait publiquement sur Ebola. C’était sur RMC-BFMTV où elle était l’invitée du journaliste-maison de la station.
Bon moral
« Aucune personne sur le territoire français n’a le virus Ebola, à l’exception de cette jeune femme », a dit la ministre en parlant de l’infirmière employée de MSF rapatriée en France par un avion de la compagnie privée américaine Phoenix Air de Cartersville (Georgia) (1).
« Cette jeune femmes est hospitalisée à l’hôpital [militaire] Bégin. Elle est prise en charge dans les meilleur »s conditions possibles. Elle a bon moral. Elle reçoit des traitements expérimentaux que j’ai autorisés. Son état est stable et il est trop tôt pour se prononcer aujourd’hui » a déclaré la ministre de la Santé.
Pas en mesure
Interrogée sur le fait de savoir si la jeune femme était hors de danger, la ministre de la Santé à répondu : « je ne suis pas en mesure de dire cela aujourd’hui ». Elle n’a pas non plus commenté l’appel solennel lancé quelques heures plus tôt par Barack Obama.
L’Agence France Presse rappelle à cette occasion que Conseil de sécurité des Nations unies vient de qualifier l’épidémie d’Ebola de « menace pour la paix et la sécurité internationales » ce qui constitue une première pour une urgence sanitaire. Aujourd’hui, sur RMC-BFMTV la France semble bien loin de tout cela. Dramatiquement loin.
A demain
(1) Les responsables français de MSF avaient dénoncé devant la presse le retard pris pour le rapatriement de cette infirmière contaminée à Monrovia (Libéria). Pourquoi, à la différence de ce qui se passe au Royaume-Uni et en Espagne ce rapatriement n’avait-il pas été effectué par avion militaire sécurisé mais par Phoenix Air (pour un prix qui n’a pas été rendu public) ?
Nous avons, sur ce point interrogé la Direction Générale de la Santé. Voici sa réponse :
« Dès que la demande de MSF a été reçue, les différentes options, civiles et militaires, ont été étudiées, et le choix du plan de vol le plus rapide a été fait : dans ce cas et ce jour là, le plan de vol de la compagnie privée était plus favorable, et c’est donc elle qui a été choisie. Dans chaque cas, la meilleure solution est ainsi choisie, au cas par cas. Les opérations ont été menées depuis le début avec MSF et l’OMS. Toutes les décisions concernant le transport et l’accueil de la patiente ont été prises conjointement. »
Une rumeur circulait d’autre part ces derniers temps dans les milieux médicaux spécialisés ainsi que dans ceux de l’assurance et du rapatriement sanitaire quant aux capacités françaises d’assurer sans risques de tels rapatriements. Nous avons également interrogé la Direction Générale de la Santé. Voici sa réponse :
« L’Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (EPRUS) a fait l’acquisition au cours de l’été de deux caissons spécialement conçus pour le transport des patients biologiquement contaminés par des agents infectieux de haute contagiosité. Ce dispositif est particulièrement adapté pour le transport aérien de patients et permet le rapatriement de patients contaminés. Ce dispositif est très utile pour les équipes médicales en charge d’assurer le transport car il permet de protéger l’environnement de travail de tout contamination par des liquides biologiques. »