Bonjour
Il fallait compter avec les communiqués de l’OMS. Désormais il faudra aussi faire avec ceux de l’Unicef. A commencer par celui-ci daté de ce 30 septembre – mandé de Dakar, Genève et New York.
Au moins 3 700 enfants de Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone ont perdu un ou leurs deux parents à cause du virus Ebola depuis le début de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Nombre d’entre eux sont rejetés par les membres de leur famille qui ont survécu, par crainte de l’infection.
Peurs
« Des milliers d’enfants vivent dans des conditions précaires suite au décès de leur père, de leur mère ou d’autres membres de leur famille » déclare Manuel Fontaine, directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. M. Fontaine vient de rentrer d’une visite de deux semaines en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.
« Ces enfants ont besoin qu’on leur accorde de toute urgence une attention et un appui particuliers, nous dit-il. Mais beaucoup d’entre eux se sentent indésirables et même abandonnés. Les orphelins sont généralement pris en charge par un membre de la famille élargie mais, dans certaines communautés, la peur du virus Ebola l’emporte de plus en plus sur les liens familiaux. »
Moyens
Le virus Ebola a également un profond impact sur les enfants, surtout quand on doit les isoler, eux ou leurs parents. Alors on fait avec les moyens du bord. « En Sierra Leone, plus de 2 500 personnes ont survécu à Ebola et sont donc maintenant immunisées contre la maladie, nous dit l’Unicef. Elles seront formées pour fournir des soins et un soutien aux enfants placés en quarantaine dans des centres de traitement. Nous travaillons également avec des partenaires pour réunir les enfants séparés avec leurs familles par le biais d’un vaste réseau de recherche des familles opérant dans tout le pays. Ce réseau leur assure aussi un soutien psychosocial. »
En Guinée, il s’agit d’apporter un appui psychosocial « à environ 60 000 enfants et à leurs familles vulnérables dans les communautés touchées par le virus Ebola ».
Morts
« Ebola transforme une réaction humaine fondamentale telle que le réconfort d’un enfant malade, en une sentence de mort potentielle, déclare Manuel Fontaine. La grande majorité des enfants touchés par le virus Ebola ne disposent toujours pas des soins appropriés. Nous ne pouvons pas répondre à une crise de cette nature et de cette ampleur avec les moyens habituels. Nous avons besoin de plus de courage, plus de créativité, et de beaucoup, beaucoup plus de ressources. »
Faut-il dire ici que l’Unicef a lancé un appel à hauteur de 200 millions de dollars pour fournir une aide d’urgence aux enfants et aux familles touchés par l’épidémie d’Ebola ? Faut-il dire que jusqu’à présent, l’Unicef n’a reçu que 25 % de ce montant ? Dire qu’à la différence de ce qui se passait (se passe) avec le sida, les frayeurs associées à Ebola sont plus puissantes que les liens de la famille africaine ? Dire que ces enfants ont de lachance s’il sont nourris, à distance, par des voisins ?
A demain