Bonjour
C’était immanquable mais personne ne pensait que cela se produirait. Surtout pas aux Etats-Unis. Un homme a, pour la première fois été découvert contaminé par le virus Ebola en dehors du continent africain. Il a été admis au Texas Health Presbyterian Hospital de Dallas, où il a été placé en isolement. Son nom et sa nationalité n’ont pas encore été rendus publics. Les autorités sanitaires américaines ont, mardi 31 septembre, donné les premières informations sur ce cas et la politique sanitaire mise en oeuvre.
En provenance du Libéria
Lors d’une conférence de presse Dr Tom Frieden, directeur des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a indiqué que cet homme avait voyagé au Libéria avant de venir au Texas. Il y est arrivé le 20 septembre ne présentant aucun des symptômes de l’infection par le virus Ebola. Les premiers symptômes sont apparus le 24 septembre. Il a fait appel à un médecin quarante-huit heures plus tard. Il a été hospitalisé le 28 à Dallas, où il a aussitôt été mis en quarantaine.
L’infection par le virus Ebola a été confirmée par des analyses biologiques pratiquées dans deux laboratoires, spécialisés, dont un des CDC. Le Dr Frieden a assuré qu’il n’y avait aucun risque que cette personne ait pu infecter des passagers à bord de l’avion qui l’amenait au Texas dans la mesure où il ne présentait pas les symptômes de l’infection.
Il est en effet bien établi que la personne infecté n’est contagieuse que lorsqu’elle souffre des symptômes de la maladie. La période d’incubation pouvant, au maximum, atteindre trois semaines et la contamination réclame ensuite un contact avec des fluides corporels porteurs du virus.
Visite de famille
Le malade hospitalisé à Dallas ne travaillait pas en contact avec des malades d’Ebola au Liberia. Il est venu au Texas pour rendre visite à de la famille. On sait d’autre part que le 28 septembre un médecin américain travaillant en Sierra Leone avait été rapatrié et placé en quarantaine pour observation près de Washington dans une clinique des national Institutes of Health américains. Il travaillait comme volontaire dans un centre de traitement d’Ebola.
L’annonce de ce premier cas a suscité une vive émotion aux Etats-Unis. On verra ici le traitement de la BBC . Et ici celui du Washington Post. Le Dr Frieden a, le 30 septembre, fait un compte-rendu au président Barack Obama sur la situation ainsi créée et sur les mesures de mise en quarantaine du patient. Le directeur des CDC a jugé « possible que des membres de l’entourage du malade contractent Ebola dans les prochaines semaines ».
Recherche des suspects
Cette possibilité impose des mesures de surveillance rapprochées. C’est là un travail d’épidémiologie qui peut rencontrer de nombreuses difficultés pratiques. Il faut en effet parvenir à identifier puis à localiser l’ensemble des personnes potentiellement à risque puis celles qui ont été en contact avec elles etc. Tout en tenant compte de la période d’incubation de 21 jours. « Je n’ai aucun doute sur le fait que nous contrôlerons l’importation de ce cas d’Ebola pour l’empêcher de se propager largement dans le pays » a assuré le Dr Frieden lors d’une conférence de presse.
Crise humanitaire
Le même jour Bruce Aylward, directeur général adjoint de l’OMS, annonçait qu’Ebola « n’est pas une crise africaine mais une crise mondiale ». Et dans un entretien à Slate.fr, le professeur Peter Piot, co-découvreur du virus, déclarait que l’épidémie ne sera pas vaincue avec une seule stratégie médicale mais qu’elle devait être traitée « comme une crise humanitaire majeure ».
Le Pentagone a annoncé l’envoi de 1.400 soldats américains au Liberia dans les prochaines semaines pour aider à enrayer l’épidémie. Washington a promis d’y envoyer 3.000 hommes au total.
A demain