Morte après une césarienne. Questions sur la maladie alcoolique chez les anesthésistes.

Bonjour

Cela vient de se passer dans les Pyrénées-Atlantiques. Plus précisément à Orthez (10 000 habitants) et dans la maternité de cette ville.  Une anesthésiste âgée de 45 ans a, le jeudi 2 octobre, été mise en examen  pour homicide involontaire aggravé. Cette décision de justice fait suite à la mort, mardi 30 octobre,  d’une femme victime d’un accident d’anesthésie.

Détention

L’anesthésiste de 45 ans vient d’être présentée à un juge d’instruction, et le parquet a requis son placement en détention provisoire. Ces informations ont été données à l’Agence France Presse par Jean-Christophe Muller, procureur de la République à Pau.

« La maternité d’Orthez  fait partie du secteur public mais certaines de ses activités se pratiquent dans une clinique de la ville, avec un bloc opératoire et du personnel d’anesthésie, précisait  France Info le 30 septembre. La jeune femme de 28 ans a été dirigée à l’adresse de la clinique pour une césarienne. Que s’est-il passé ? Aucun détail n’est donné sur « l’accident grave«  qui s’est produit. Mais depuis l’intervention, le pronostic vital de la maman est engagée. L’enfant est, lui, en bonne santé (…) Selon le quotidien Sud Ouestla clinique appartenant au groupe Kapa [voir ici] , n’apprécie pas que l’Agence régionale de santé (ARS)  l’ait implicitement mise en cause. Et de rappeler que les « anesthésistes exercent leurs activités sur les deux structures« , publique et privée. »

Deux grammes

Le parquet vient de faire savoir à la presse que l’anesthésiste, 45 ans, avait un «problème d’alcool pathologique». Elle « n’aurait pas été en pleine possession de ses moyens » lorsqu’elle a procédé à l’anesthésie de la patiente. 20 minutes assure que RTL aurait indiqué que lorsqu’elle a été  interpellée (après le décès de sa patiente) l’anesthésiste avait une alcoolémie supérieure à deux grammes d’alcool par litre.

Selon le procureur ce médecin « n’était pas dans son état normal durant l’intervention » – une donnée confortée par les constatations faites par l’équipe médicale au moment de l’intervention: «  des difficultés d’expression, de compréhension et des problèmes de réactivité».

Bouteilles de vodka

France Bleu Béarn : « Mardi matin, au moment de son placement en garde à vue, l’anesthésiste avait plus de 2 grammes d’alcool dans le sang, il a fallu attendre qu’elle désaoule pour l’entendre. Elle traverse une dépression, a-t-elle expliqué, et boit tous les jours, une bouteille d’eau remplie de vodka toujours sur elle.

Chez elle, lors de la perquisition, les gendarmes ont trouvé énormément de bouteilles d’alcool vides. La question est de savoir à coup sûr si elle avait bu vendredi au moment de l’accouchement, ce qui est probable. Les personnes présentes à la maternité d’Orthez au moment des faits ont tous expliqué qu’elle avait un comportement anormal, qu’elle ne comprenait pas ce qu’on lui disait. La victime avait également des traces sur le visage liées à la ventilation, affirme le procureur de la République.»

Médecin libéral et clinique privée 

Cette anesthésiste de nationalité belge exerçait à titre libéral, pour le compte de la clinique privée d’Orthez, celle de Kapa,  qui mettait à disposition son bloc chirurgical et du personnel à la maternité voisine qui, elle, relèvait de l’hôpital public. Elle était contractuellement employée depuis le 12 septembre par la clinique. Anesthésiste depuis 1999, ce médecin avait notamment exercé lors de contrats courts en Frnce, en Belgique et lors de missions de coopération, a indiqué le parquet.

Faire la lumière

L’AFP indique aussi que parallèlement à cet accident et à ce qui en résulte, une « procédure de fermeture définitive de la maternité a été accélérée. Cette maternité était « déjà en sursis en raison du manque de recrutement de gynécologues-obstétriciens ». La fermeture pourrait être validée dès demain 3 octobre par une commission spécialisée d’organisation des soins.

C’est ce que vient d’indiquer à la presse l’ARS. Cette même ARS ne nous dit pas comment on a pu en arriver là. Qui nous le dira ? Marisol Touraine, ministre de la Santé vient de promettre  de« faire la lumière». Attendons que la lumière soit. Dans l’attente une question se pose déjà: comment la maladie alcoolique est-elle prise en charge chez les anesthésistes ? Dans le secteur libéral et au sein de l’hôpital public.

A demain

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