Scoop dans « La Croix » : Manuel Valls en harmonie avec Nicolas Sarkozy pour condamner la GPA

Bonjour

Nicolas Sarkozy attaque dans Le Figaro Magazine ?  Manuels Valls lui répond dans La Croix. Première surprise : le Premier ministre est pleinement d’accord avec l’ancien président de la République pour que la pratique de la « grossesse pout autrui » (GPA) soit interdite en France. Seconde : il faut aller plus loin encore et tout mettre en œuvre pour la prohiber à l’échelle mondiale. Rien de moins. Avec le rappel général, dans La Croix (et à deux jours de la Manif pour tous) que la famille est  « un repère, un pôle de stabilité ».

 Pratique intolérable

« Il faut affirmer des positions claires : la GPA est et sera interdite en France, affirme Manuel Valls. C’est le choix très ferme du président de la République et de son gouvernement. La France n’a jamais varié sur ce sujet. Elle est opposée à la légalisation de la GPA qui est, il faut le dire, une pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes.

Le Premier ministre révèle aussi au quotidien chrétien que la France « exclut totalement » d’autoriser « la transcription automatique » des actes de filiation d’enfants nés par mère porteuse à l’étranger, « car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA ». « Il est incohérent de désigner comme parents des personnes ayant eu recours à une technique clairement prohibée tout en affirmant qu’ils sont responsables de l’éducation des enfants, c’est-à-dire chargés de la transmission de nos droits et de nos devoirs, déclare-t-il.  Il ne faut pas laisser dire non plus que ces enfants sont sans filiation ni identité. Ils ont une filiation et une identité, mais établies à l’étranger. »

Vives protestations

Manuel Valls reprend et développe ici les arguments défendus (notamment à gauche) par celles et ceux qui contestent la décision récente de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnant la France pour ne pas autoriser la transcription des actes de filiation des enfants nés à l’étranger – décision prise au nom de « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Or le gouvernement de Manuel Valls n’a pas fait appel, dans les délais prévus, de la condamnation de la CEDH. Ce refus  de faire appel des arrêts de la cour européenne avait suscité de très vives  protestations à droite comme chez de nombreuses personnalités socialistes. Sans parler du mouvement  « la Manif pour tous », qui a fait de la GPA son nouveau combat après sa mobilisation contre le mariage homosexuel.

Plus loin encore

Mais le Premier ministre va plus loin encore et, pour la première fois, annonce une action internationale de la France dans ce domaine :

«  Il faut rappeler la responsabilité de tous les États dans la lutte contre la commercialisation des êtres humains. La France entend promouvoir une initiative internationale qui pourrait aboutir, par exemple, à ce que les pays qui autorisent la GPA n’accordent pas le bénéfice de ce mode de procréation aux ressortissants des pays qui l’interdisent. À la demande du président de la République, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, prendra dans les semaines qui viennent des initiatives pour trouver le cadre approprié. C’est une action de long terme. »

Comité d’éthique

Sur l’autre front de contestation, celui de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes, une pratique actuellement interdite  en France, le Premier ministre explique que la position du gouvernement « est claire ». « Nous n’avancerons pas plus loin sur cette question tant que nous n’aurons pas l’avis du Comité consultatif national d’éthique ».

Ce qui, au vu des avis antérieurs, de ce Comité, revient à dire que la PMA restera interdite en dehors des couples, mariés ou non, composés d’un homme et d’une femme en âge de procréer. Il est probable que les déclarations (assez inattendues) de Manuel Valls susciteront quelques réactions. A droite comme à gauche.

A demain

6 réflexions sur “Scoop dans « La Croix » : Manuel Valls en harmonie avec Nicolas Sarkozy pour condamner la GPA

  1. Il n’est pas très convaincant quand il explique pourquoi la France n’a pas fait appel de la condamnation par la CEDH.
    Il n’est pas très loquace sur la raison qui l’a amené à changer d’avis, malgré ses déclaration passées.
    Avec l’argument imparable « l’intérêt supérieur de l’enfant », ils en viennent à vider de son sens toutes les interdictions existantes.
    La politique n’est qu’affaire de posture et cette interview n’est rien de plus que cela, afin d’essayer de convaincre certaines personnes de ne pas manifester dimanche prochain.
    On sait bien que les déclarations des hommes politiques n’engagent que ceux qui les écoutent, mais qu’elles ne reflètent aucune conviction de ceux-là (qui n’en n’ont d’ailleurs probablement pas, pour la plupart, hors le fait qu’il vaut mieux être élu).

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