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28/10/14. Le drame a désormais tout de l’affaire nationale. Et cette affaire s’écrit sur France Info. Cécile Duflot, ancienne ministre écologiste démissionnaire vient d’y qualifier de «tache indélébile sur l’action du gouvernement» la mort de Rémi Fraisse, manifestant de 21 ans, sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn). «C’est une situation qui pour moi est absolument intolérable et qui va finir par être une tache indélébile, je le dis, sur l’action de ce gouvernement», a déclaré la députée d’Europe écologie les Verts. La procureure élue observe aussi que «depuis 48 heures, aucun membre de ce gouvernement (…) ne s’est exprimé pour présenter ses condoléances». (1)

Atmosphère tendue

Quelles condoléances ? Mort (due à l’action) publique ou drame privé ? Les déclarations d’hier de Claude Dérens, procureur de la République d’Albi, n’ont en rien détendu l’atmosphère. Bien au contraire, puisque l’autopsie médico-légale ne concluait pas quant aux causes de la mort.

L’avocat de la famille de Rémi Fraisse déposera aujourd’hui une plainte pour « homicide volontaire ». A la lecture des éléments de l’autopsie  il dit, en boucle sur France Info, privilégier la thèse d’un « tir d’arme » par les gendarmes. Il juge « affligeant »  qu’une information judiciaire n’ait pas encore été ouverte.

Tir d’arme

« Je m’oriente plutôt vers un tir d’arme, un projectile, flash-ball, grenade, à tir tendu, assez proche, pendant une charge des gendarmes mobiles » déclare  Me Arié Alimi.  Moi, c’est ce à quoi les résultats de l’autopsie me font penser au jour d’aujourd’hui. Maintenant, c’est peut-être tout à fait autre chose. C’est le juge d’instruction qui le déterminera. » Il fait encore valoir que les gendarmes sur le terrains étaient « des militaires aguerris » – des militaires « qui savent que, dans certaines conditions, des projectiles tirés peuvent provoquer la mort ».

Et c’est ainsi qu’apparaît une question d’une particulière gravité : celle, concernant la mort, de « l’intention de la donner ». Me Arié Alimi va plus loin encore. Pour lui  le ministère public « essaie de semer un petit peu la confusion et de dire que le décès de Rémi peut être causé par un cocktail Molotov lancé par les manifestants ».

Vraisemblable

« Ce que je sais, c’est qu’il n’y a pas de brûlures, dit l’avocat. Un cocktail Molotov provoque des brûlures, donc, moi, je fais un postulat de départ, je m’oriente plutôt vers un tir d’arme. »

Pour l’heure nous en restons à une « plaie importante située en haut du dos causée, selon toute vraisemblance, par une explosion ». Comment cette « plaie importante » a-t-elle causé la mort d’un jeune homme de 21 ans ? La vraisemblance est-elle ici vraisemblable ? Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur a pris la parole  48 heures après la mort. Après avoir adressé ses condoléances à la famille et aux proches du jeune homme de 21 ans, il a souligné que toute la vérité devra être faite et que «la vérité adviendrait ».

A demain

(1) François Fillon, ancien Premier ministre vient de qualifier sur Europe 1  de «drame qui ne peut être accepté » la mort du manifestant Rémi Fraisse. Il a pointé « une part de responsabilité» de ceux qui utilisent «la violence politique» , mettant en cause «en particulier les Verts». Marisol Touraine, ministre de la Santé a déclaré sur France 2: «Je pense à ce jeune homme de 21 ans, je pense à ses parents, à sa famille, parce qu’on ne meurt pas comme cela, dans une manifestation. Je veux leur présenter mes condoléances».