Rémi Fraisse : une mort marquée au TNT. Suspension de l’usage des grenades offensives.

Bonjour

Ce n’est désormais plus une hypothèse : c’est une piste. Une piste plus que sérieuse dont nul ne sait, à l’heure où ces lignes sont écrites, à quelles extrémités politiques elle pourrait mener. L’enquête sur les causes de la  mort de Rémi Fraisse, 21 ans, le dimanche 26 octobre sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) est entrée dans une nouvelle phase avec les déclarations, dans la soirée du 28, de Claude Dérens, procureur de la République à Albi.

Extrapolations

« On a retrouvé des traces de TNT, sur certains scellés, provenant des effets vestimentaires de la victime, a annoncé le procureur Claude Dérens à la presse. Ces résultats orientent donc l’enquête, puisque la mise en oeuvre d’un explosif militaire de type ‘’grenade offensive’’  semble acquise au dossier. » Pour couper court aux extrapolations le procureur a précisé que « le TNT figure dans la composition des charges des grenades lacrymogènes ou offensives utilisées par les gendarmes ».

Déclarations

La veille les accusations de « violences policières » avaient suscité une vague de manifestations (parfois de heurts) dans plusieurs villes de France (Nantes, Rennes, Paris, Brest, Chambéry, Lyon, Rouen, Caen, Angers, Lille)  – ainsi que celle d’Albi, où les CRS patrouillaient en nombre au moment des déclarations du procureur de la République.

Absences de soins

Les conclusions des investigations médico-légales et de celles de la police scientifiques n’ayant pas été rendues publiques il reste à comprendre de quelle manière l’usage d’une « grenade offensive » a pu, ici, tuer. « La mort a été causée par une explosion. La dimension de la plaie est importante. Il y a eu un arrachement important d’une partie du haut du dos. On peut mourir d’une telle plaie »  a précisé le procureur à l’Agence France Presse. Si l’on peut en mourir il reste à savoir si la victime pouvait être soignée. Et, si oui, pourquoi elle ne l’a pas été.

Violences

Me Arié Alimi, avocat de la famille de Rémi Fraisse,  vient de déclarer à l’AFP : « L’hypothèse que nous soutenions depuis hier se confirme. C’est bien une grenade offensive qui a été délibérément utilisée par les gendarmes dépendant du ministère de l’Intérieur et du ministère public». «A la tragédie vécue par Rémi, et ses parents et ses proches, s’ajoute un véritable scandale sans précédent dont chacun devra tirer les conséquences, pour que plus jamais la violence d’État, sous toutes ses formes, ne puisse trouver encore à s’exercer», a-t-il ajouté.

Démission

La famille de Rémi Fraisse  appelle «au calme» lors des rassemblements organisés en hommage au jeune homme. Le calme  «pour ne pas répondre à la violence par la violence». Le procureur d’Albi annonce qu’il se dessaisissait du dossier au profit du parquet de Toulouse. C’est en effet du ressort du pôle criminel de Toulouse d’instruire des faits commis par des militaires de la gendarmerie, dans le Tarn.

Le « Parti de gauche » vient de réclamer la démission de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur. Bernard Cazeneuve fait savoir qu’il« suspendait l’utilisation des grenades offensives» (pour quinze joursLibération suit les événements en direct sur son site.

Désormais marquée au TNT l’affaire Rémi Fraisse vient de commencer.

A demain

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