Fortunes : nous disons tous bienvenue au Docteur Olivier Brandicourt, nouveau patron de Sanofi

Bonjour

Il y aura quelques grincheux qui feront le rapprochement avec les malheurs à la grecque de dix-neuf  hôpitaux français. Le nouveau directeur général de Sanofi, le groupe pharmaceutique français, va percevoir jusqu’à 4 millions d’euros de « bonus de bienvenue ». C’est là une pratique réservée aux grands dirigeants d’entreprises internationales. L’inimitable humour britannique parle ici de « poignée de main en or ». Soit le genre de serrage qui laisse des traces.

Cela se passera, nous dit-on, le lendemain du prochain 1er avril. Dès son arrivée Olivier Brandicourt va donc toucher 2 millions d’euros de bonus de bienvenue. Sans oublier 2 autres millions d’euros dans un an – du moins s’il est toujours en poste. Si l’on interroge Sanofi sur les raisons de cette « gratification d’arrivée » qui peut interroger,  Sanofi explique qu’il faut la comprendre comme une contrepartie aux avantages auxquels le nouveau directeur « a dû renoncer en quittant son précédent employeur, le groupe pharmaceutique allemand Bayer ». Olivier Brandicourt dirigeait Bayer HealthCare : Science For a Better Life  depuis moins de deux ans.

Renoncement

Il y a là une formulation qui peut faire sourire. Terrible renoncement. Pour en savoir plus sur Olivier Brandicourt, on peut cliquer ici. Etrange parcours. Agé de 59 ans, c’est un ancien de la Pitié-Salpêtrière qui fut spécialiste du paludisme et qui travailla deux ans au Congo. Puis ce fut la grange et épaisse jungle de Big Pharma. Pourquoi ?

L’ancien de la Pitié percevra, chez Sanofi, « entre 3 et 4 millions d’euros de rémunération annuelle et 270 000 stock-options par an ». Les ajustements se feront « en fonction des résultats obtenus par le groupe sous sa direction ». Sanofi, nous explique-t-on, a dû « mettre la barre bien haut », car le groupe n’avait plus de directeur général depuis l’éviction du titulaire du poste en octobre dernier. D’autre parlent ici « d’oiseau rare ». D’autres, enfin, nous expliquent pourquoi la future loi Macron aurait pu interdire de telles privautés et pourquoi, finalement, elle ne les interdit pas.

Jungle capitalistique

On pourrait ne voir là qu’un nouvel épisode de la vie des grands fauves dans l’épaisse jungle capitalistique. Se réjouir de la bonne santé des marchés. Ou condamner une jungle qui court à sa perte. Ce serait un peu réducteur. Ce serait oublier d’où proviennent, pour l’essentiel, les sommes ici évoquées : des systèmes de couverture sociale. Et en France (pays qui doit beaucoup à Sanofi et auquel Sanofi doit au moins autant)  ces sommes proviennent pour beaucoup de l’assurance maladie et aussi des assurances complémentaires.

Ces sommes proviennent aussi du système hospitalier français, aujourd’hui confronté à de bien grandes difficultés. C’est dire si nous pouvons, sans exagérations, nous sentir concernés par l’ascension du Dr Olivier Brandicourt. Concernés par cette poignée de main plus que dorée. Concernés plus généralement par toutes les poignées de mains passées dans le monde, géant, du médicament.

A demain

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