Bonjour
C’est un bulletin qui témoigne du travail, remarquable, des gendarmes. Il vient de nous être livré par l’AFP. Au sixième jour des recherches sur les lieux du crash l’Airbus de la Germanwings, en altitude, sur des pentes comprises entre 40 et 60 degrés, et sur une zone de près de deux hectares les gendarmes sont déjà parvenus à identifier soixante-dix-huit ADN distincts. Ils devront être comparés à ceux des familles des victimes pour identification.
La grande question est celle de l’ADN d’Andreas Lubitz. Une identification qui renverra à la toxicologie. Et à des résultats, conclusifs ou pas, d’une importance considérable.
Abdiquer (ne pas)
Enquêter sur une catastrophe aérienne c’est travailler sur l’humain autant que sur la mécanique. « Retrouver la seconde boîte noire est un défi gigantesque, écrit l’AFP. Pourtant, les équipes de secours et de recherches n’abdiquent pas. « Autant sur la partie boîte noire que sur la partie authentification pour retrouver des corps, les équipes sont très motivées », souligne l’adjudant-chef Stéphane Laout du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Grenoble. » C’est ce peloton qui est sur la zone du crash.
La seconde boîte noire c’est, chacun ou presque le sait désormais, la FDR – Flight Data Recorder – qui enregistre toutes les données du vol (vitesse, altitude, trajectoire…). C’est « la priorité depuis le début », rappelle le capitaine Yves Naffrechoux, du PGHM des Alpes-de-Haute-Provence. « Elle est essentielle pour la suite de l’enquête, mais on continue parallèlement et de façon très attentive le ramassage, la découverte des personnes pour qu’elles soient acheminées dans la vallée et identifiées », ajoute-t-il.
Empiéter (ne pas)
Aujourd’hui une cinquantaine de personnes travaillent là où cent-cinquante personnes ont perdu la vie. La boîte noire, la collecte des restes humains, les éléments mécaniques, la poursuite de l’enquête…. « Il y a des gens qui sont là spécifiquement pour faire de l’identification sur les corps et il y a des gens qui sont plus sur la partie enquête et sur la partie technique pour retrouver cette boîte noire. Les zones de travail à un moment donné sont communes, donc on essaye de ne pas empiéter. C’est un travail collectif entre les différentes équipes », explique l’adjudant-chef Laout.
« Si elle n’a pas été complètement détériorée ou pulvérisée, la boîte noire sera sous des déblais, des débris. Il faut travailler avec prudence et beaucoup de sérieux, de minutie. On ne peut enlever les pièces de l’avion sans qu’il y ait un corps, donc dès qu’il y a un corps, on est obligés de prendre toutes les précautions pour l’emballer, le conditionner de la meilleure façon possible. Donc ça prend forcément du temps », ajoute le capitaine Naffrechoux.
Blinder
Que reste-t-il d’un avion projeté à plus de 700 km/h contre une montagne ? Que reste-t-il d’une « boîte noire » d’un poids estimé entre sept et dix kilogrammes, de couleur orange avec des bandes blanches réfléchissantes et originellement protégée par une enveloppe blindée ?
Elle peut se retrouver encastrée, avance l’adjudant-chef Laout. Il y a un phénomène assez violent d’impact de l’avion contre la roche. Elle peut se retrouver aussi recouverte par des débris. Il faut soulever le moindre morceau d’avion, d’amas de terre, de bloc pour retrouver le moindre indice et cette boîte noire. »
Retrouver la seconde boîte noire sur deux hectares et dans de telles conditions de difficultés. Les gendarmes s’y emploient. Dans la gendarmerie on parie sur le hasard. Voire même, parfois, sur la fatalité.
A demain