Bonjour
Certains verront là une occasion en or pour maudire l’Union Européenne : la Commission de Bruxelles vient de donner un feu vert à la commercialisation du dangereux Mysimba ®. C’est là une ahurissante association de naltrexone (Revia®) et de bupropion (Zyban®) produite par le laboratoire américain Orexigen Therapeutics.
Résumons. Revia® : aide au maintien de l’abstinence chez les malades de l’alcool. Zyban® : aide au sevrage tabagique. Revia® + Zyban® = amaigrissant.
Profil inquiétant
Les choses, bien évidemment, sont dites autrement. Mysimba ® « pour les personnes souffrant d’obésité (et de surpoids) ». Mysimba® ne sera disponible que sur prescription médicale. En théorie et il devra être réservé à des adultes obèses ou en surpoids, ayant (de surcroît) un (ou plusieurs) autres facteurs de risque (hypertension artérielle, un diabète de type 2 ou dyslipidémie).
Effets indésirables potentiels de ce médicament : des troubles gastro-intestinaux et d’autres « liés au système nerveux central » (troubles neuro-psychiques, dépression, suicide). Sans oublier que « des incertitudes subsistent en ce qui concerne les résultats cardiovasculaires à long terme ». Un profil inquiétant auquel il faut associer une efficacité toute relative.
Autorisé à la vente
Un premier feu vert avait été donné par l’Agence européenne du médicament (EMEA) fin décembre 2014. Le mensuel Prescrire avait alors crié au scandale. Inquiet des dangers potentiels inhérents à la commercialisation de cette spécialité le gouvernement français avait aussitôt (via l’Ansm) demandé un réexamen par Bruxelles du dossier de ce coupe-faim. Elle n’avait été suivie que par l’Irlande, l’Autriche et l’Italie. Trop peu. « L’autorisation de mise sur le marché a finalement été octroyée jeudi dernier au niveau européen, vient de faire savoir le Pr Joseph Emmerich, l’un des responsables de l’Ansm.
Le Parisien souligne que le Pr Emmerich a précisé qu’un autre médicament anti-obésité « plus efficace », le Victoza® (liraglutide), déjà commercialisé dans le traitement du diabète avait reçu le feu vert de l’EMA pour sa commercialisation en Europe.
Ventes et prix
Quand le Mysimba® arrivera en France il sera attendu. Le Pr Emmerich parle à son endroit « d’un encadrement précis ». « On va notamment discuter des conditions de prescription, surveiller le chiffre des ventes et informer les professionnels de santé » précise-t-il. Le Pr Emmerich oublie de parler du prix. Et, bien évidemment, du remboursement.
A demain
2 réflexions sur “Coupe-faim : La France ne voulait pas du dangereux Mysimba®. Résultat : elle l’avalera”