Bonjour
Midinette ou pas, le cœur, voilà qui fait encore rêver. Si possible en 3D. Voilà un communiqué de presse qui nous y aidera. Il nous est mandé de Vélizy-Villacoublay. Dassault Systèmes y annonce « la disponibilité commerciale de son premier modèle de cœur humain simulé en 3D ». Existe-t-il, ce cœur humain « scientifiquement exact » ? Il bat, ce cœur, puisqu’il permettra « d’accélérer les tests d’appareils médicaux et la recherche de traitements des maladies cardiovasculaires ».
Manquent les sentiments
C’est un modèle ex vivo qui comprend des détails précis de l’anatomie de l’organe associée à sa vascularisation proximale, la crosse aortique, l’artère pulmonaire et la veine cave supérieure. La réaction dynamique du modèle est régie par la représentation physique réaliste de la circulation sanguine, des signaux électriques et de la structure du cœur humain. Seuls les sentiments ne sont pas décrits dans le communiqué de presse. A partir d’un certain âge, le cœur humain est une auberge espagnole.
Voilà donc le dernier fruit de « The 3DEXPERIENCE Company », leader mondial des « logiciels de création 3D, de maquettes numériques en 3D et de solutions de gestion du cycle de vie des produits ». Disponibilité commerciale à compter du 29 mai 2015 dans le cadre de son projet « Living Heart ».
Mieux que le traditionnel
Le premier cœur humain en forme de plate-forme, représentation 3D fidèle à la réalité d’un cœur humain à quatre cavités « scientifiquement validée ». Autant dire une première. Avec ce modèle 3D, « fabricants d’appareils et de dispositifs médicaux, chercheurs et professionnels de santé » vont pouvoir effectuer des tests virtuels et visualiser la réaction du cœur « selon une approche que n’autorisent pas les outils physiques traditionnels ».
On peut le dire autrement : le modèle « Living Heart » commercialisé représente en 3D un cœur à la fois « classique » et « en bonne santé ». Avec cet avantage considérable qui veut que l’on puisse en modifier la forme et les propriétés tissulaires « à l’aide d’un logiciel facile à utiliser ». Plus fort encore : il est possible d’insérer des dispositifs médicaux virtuels dans le simulateur afin d’étudier leur influence sur la fonction cardiaque, de valider leur efficacité et de prévoir leur fiabilité dans un large éventail de conditions opératoires. Un exemple : des stents coronaires peuvent ainsi être évaluées afin d’identifier le type, la taille et l’emplacement qui permettront d’obtenir les meilleurs résultats.
Outre-Atlantique
Pour souligner l’exploit des ingénieurs les commerciaux de Dassault font donner l’autre rive de l’Atlantique. Le Pr Robert Schwengel, spécialiste de médecine clinique à l’Alpert Medical School, Brown University, Providence (État de Rhode Island) :
« J’étais au fait des progrès accomplis dans les technologies de simulation, mais avant de connaître le projet ‘Living Heart’ je ne savais pas qu’ils me permettraient de relever les défis auxquels je suis confronté en tant que cardiologue et professeur de médecine. Ayant assisté aux expériences 3D réalisées dans le cadre du projet, je suis convaincu qu’un produit de ce type peut être extrêmement utile pour éduquer des patients ou mes étudiants en médecine, ainsi que pour les professionnels de santé pour améliorer les diagnostics et personnaliser des thérapies médicales. »
Science indépendante
Depuis Alexis Carrel et Charles Lindbergh (La Culture des organes, 1938) les affaires cardiaques réunissent la France et les Etats-Unis. Etroitement associés à l’aventure Dassault figurent aujourd’hui la FDA (Food and Drug Administration) et le consortium MDIC (Medical Device Innovation Consortium), ainsi que des fournisseurs de technologies, des cardiologues, des fabricants d’appareils médicaux ou encore des hôpitaux aussi prestigieux que le St. Jude Medical et la Mayo Clinic.
« Grâce à cette approche unique, le modèle de cœur a été testé de façon indépendante et soumis par des membres du consortium à des publications scientifiques revues par un comité de lecture, ce qui a permis à Dassault Systèmes de livrer plus rapidement la première version commerciale de ce produit, explique la firme. Ce succès démontre l’efficacité de l’approche et confirme le rôle que peut jouer la simulation 3D face aux défis considérables liés aux maladies cardiovasculaires. »
Ainsi donc (et sans oublier les greffes des organes offerts) avec Carmat et Dassault Systemes, la France est en très bonne position internationale pour, autant que faire se pourra, prolonger mécaniquement les fonctions cardiovasculaires de nos contemporains.
A demain