Bonjour
La synthèse ne change rien à l’affaire, au contraire. Les cannabinoïdes de synthèse sont des psychoactifs identiques au cannabis. Entendre : ils ont des effets similaires à ceux du Δ9-THC (Δ9-tétrahydrocannabinol). A ce titre ils exposent eux aussi à une toxicité physique et psychique et à des risques d’abus et de dépendance. Rappelons qu’ils sont utilisés comme substitut du cannabis et donc consommés « à des fins récréatives ».
Vente libre
On les retrouve dans des mélanges de « plantes à fumer » avec des noms commerciaux variés, mais aussi « dans des e-liquides pour cigarettes électroniques » ou sous forme de poudre. Ils sont pour l’essentiel vendus sur Internet. Quasiment en vente libre. Rappelons encore que le système d’alerte rapide de l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT) recensait, au 31 mars 2014, 107 substances différentes.
Le point vient d’être fait par l’Agence nationale de la sécurité du médicament (Ansm) :
« En France, les premiers cannabinoïdes de synthèse ont été identifiés en 2008. Depuis, leur nombre est en très forte croissance. Il s’agit des substances les plus fréquemment retrouvées dans les saisies de la police et des douanes. La composition et les concentrations sont variables, y compris pour un même produit. En France, entre 2011 et 2014, ce sont des cas concernant vingt-trois cannabinoïdes de synthèse différents qui ont été notifiés au réseau d’addictovigilance.
Même si la prévalence d’utilisation de ces substances est toutefois difficile à estimer, des études européennes indiquent un très faible niveau de prévalence en population générale ou chez les jeunes avec une prédominance dans certains groupes de population (« clubbers » et internautes). »
Effets cardiaques et cérébraux
Il y a, bien évidemment, les effets psychoactifs attendus. Mais il y a aussi les effets secondaires non recherchés :
. troubles psychiques : anxiété, état d’agitation, idées suicidaires/auto agressivité, paranoïa, troubles psychotiques.
. troubles physiques : cardiovasculaires (tachycardie/palpitation, hypertension artérielle, douleurs thoraciques, infarctus du myocarde) et neurologiques (convulsions et pertes de connaissance).
. dépendance possible, avec signes de sevrage.
Les sept familles
Outre les cannabinoïdes de synthèse qui figurent déjà en France sur la liste des stupéfiants (JWH-018, CP 47,497 et analogues -C6, -C8, -C9 et HU-210), la majorité des substances identifiées appartient à sept familles chimiques principales.
Il fallait agir. Au vu de la similarité chimique des cannabinoïdes de synthèse avec le Δ9-THC, de leurs effets psychoactifs et de leur potentiel d’abus et de dépendance et leur toxicité, les autorités sanitaires ont décidé de classer sept familles de cannabinoïdes de synthèse sur la liste officielle des stupéfiants.
Voie ferrée
Cette décision a suivi le chemin de fer institutionnel habituel : proposition du Directeur général de l’Ansm après avis de la Commission des Stupéfiants et des Psychotropes. Puis proposition retenue par la Ministre en charge de la santé par arrêté en date du 19 mai 2015 dont on trouvera le texte ici. Une question : jusqu’à quand parlera-t-on, pour ces substances psychoactives, de drogues récréatives ?
A demain
Quels eliquides ? Cela m’intéresse…