Bonjour
Depuis des mois une épidémie détruit les oliviers du sud de l’Italie. Nous en avons déjà parlé ici. C’est un phénomène à bien des égards inquiétant qui mobilise l’attention du gouvernement français et, depuis peu, la Commission européenne qui a récemment pris des mesures drastiques du type « politique des végétaux brûlés ». L’un des responsables politiques les plus actifs sur ce sujet est l’eurodéputé (EE-LV) José Bové. Il s’était notamment exprimé publiquement sur Corse Net Infos (Nicole Mari).
Manipulation de l’humain
Il avait alors expliqué que la seule méthode pour protéger la France était d’interdire toutes les entrées de végétaux, de changer radicalement le système des pépinières et de prendre des mesures immédiates et concrètes réclame davantage de mesures pour contenir l’épidémie.
Il revient aujourd’hui sur le sujet dans Libération (propos recueillis par Coralie Schaub). C’est un texte important en ce qu’il démontre que l’entité « EE-LB » est plus hétérogène ue l’on crois quant à son rapport à la science officielle. Un texte important, aussi, en ce qu’il donne de José Bové une autre image que celle qui lui est généralement attachée. Une image complexe déjà entraperçue lors de ses prises de position éthiques contre, par exemple, la pratique de la gestation pour autrui et des « manipulations de l’humain » – une forme de « néo-chrétien ».
Résumons.
José Bové ne remet pas en cause la physiopathologie du mal épidémique qui progresse dans la région des Pouilles :
« La bactérie Xylella fastidiosa est transportée par la cicadelle, mais aussi par d’autres insectes polyphages, c’est-à-dire qui sucent la sève de différents types de végétaux. Ils pullulent partout, ce qui rend leur élimination impossible avec des pesticides… à moins de procéder comme pendant la guerre du Vietnam. Ensuite, nous ne disposons aujourd’hui d’aucun moyen pour traiter la bactérie elle-même. Enfin, la souche présente dans les Pouilles peut toucher 39 variétés végétales, dont les oliviers, les amandiers ou les lauriers. Ce qui est déjà énorme. Mais il existe également trois autres souches identifiées dans le monde : si celles-ci sévissent en même temps, plus de 300 variétés peuvent être atteintes. Je parle de peste végétale car c’est potentiellement une catastrophe, y compris économique. »
Pour José Bové il ne fait aucun doute que la France est menacée, la France comme tous les pays du pourtour méditerranéen. Selon lui li les mesures nécessaires ne sont pas adoptées la maladie s’implantera en France et ce avant cinq ans. La Corse est particulièrement à risque, où les plantes d’ornement et les oliviers arrivent massivement. Commentant le dispositif mis en place par l’Union européenne dans les Pouilles il observe que « l’Italie traîne des pieds », ayant peur « que cela nuise à son commerce ».
Sa solution :
« Le système d’arrachage des arbres et de zones-tampons me paraît très complexe à mettre en œuvre et peu efficace. Cela traumatise des gens pour rien et ne fait pas avancer le schmilblick. Il faut absolument empêcher la circulation de tous les végétaux à risques hors de la zone touchée. C’est la base. Bien sûr, un insecte isolé peut voyager dans un véhicule, mais ce serait un manque de chance. L’essentiel du risque réside dans le transport de plantes. Je me suis beaucoup mobilisé pour qu’une vraie quarantaine soit imposée aux plantes vivantes. Car aujourd’hui, il existe des dérogations, si les arbres ne sont pas atteints. Cela ne suffit pas. Il faut un vrai cordon sanitaire. Le port de Rotterdam est en train de travailler en ce sens, pour éviter que n’arrivent en Europe des plantes contaminées. Mais il faut aussi agir au sein de l’UE, y compris en alertant le grand public, via des panneaux d’affichages. »
Ce n’est pas tout. Il faut aussi indemniser les oléiculteurs italiens sinistrés en débloquant les fonds de crise de l’UE. Il faut mener des recherches sur des variétés d’oliviers résistantes à la maladie. Il faut édicter de nouvelles règles beaucoup plus contraignantes sur la culture des plants des variétés à risques : cela devrait se faire en milieu confiné, dans des serres à double entrée, pour garantir qu’ils sont sains. Les Brésiliens ont fait cela pour la culture des plants d’orangers. Le reste, c’est un peu de l’amusement de galerie.
La thèse du champignon
Et puis il y a aussi, comme dans toutes les épidémies végétales, animales et humaines, le déni et les rumeurs. C’est là où le propos de José Bové sonne clair, là où l’écologiste anti mondialisation heurtera nombre de ses fidèles verts souvent poreux aux adeptes des théories complotistes. « Certains, en Italie, disent que ce n’est pas Xylella faistidiosa qui tue les oliviers… » lui fait observer Libération. Réponse du destructeur-du-macdo-de-Millau-arracheur-d’OGM :
« C’est faux. Il y a bien un champignon qui se développe, mais sur des arbres déjà malades. C’est Xylella qui les tue, pas les champignons. Cette affaire est tranchée par des laboratoires publics et par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. A ce sujet, je viens d’apprendre que des chercheurs travaillant sur Xylella à Bari ont été perquisitionnés et leurs ordinateurs saisis après une plainte de personnes soutenant que la bactérie n’était pas en cause. C’est invraisemblable. »
Invraisemblable est le mot juste. Il est aussi très vraisemblable que les propos de José Bové aideront à l’amplification de la thèse du champignon.
A demain
il n’existe pas de science « officielle » comme de science « citoyenne » : il n’y a que de la science.
C’est ce que les écolos et autres associations technophobes essaient de faire croire en manipulant les mots et les expressions .
Dans cette croyance du XXI ème siècle , José Bové en est le prophète.
PAS LE DROIT DE DIRE DES CHOSE PAS GENTILS SUR LES ECOLOS , ici , on dirait !