Sevrage tabagique: «Prescrire» ne délivre ni la cigarette électronique, ni les substituts nicotiniques

Bonjour

Ce commentaire (non publié) après notre papier « Prescrire vs cigarette électronique » : « Oui, depuis sa reconnaissance médiatique post-mediator, Prescrire s’essouffle. »  On voit l’œil du clinicien devenu addictologue et averti des médias. Qui dira les dégâts des ivresses médiatiques ?

L’addiction au tabac, la révolution incomprise des volutes, les impasses d’une bibliographie qui n’embrasse pas son sujet… C’était dans le numéro de juin. Jetons un œil au numéro de juillet. Cela ne s’arrange pas. Cette fois ce sont les substituts nicotiniques et leurs effets indésirables cardiaques (Rev Prescrire 2015 ; 35 (381) : 513-514). Une synthèse des données disponibles quant aux effets indésirables observés chez des patients exposés à la nicotine sous forme de substituts nicotinés.

Loupe d’un jour

Soit, sous un autre angle, la même problématique que la cigarette électronique. Et la même erreur : grossir, sous la loupe d’un jour, un possible effet secondaire en oubliant la monstruosité amplement démontrée de la nicotine associée aux goudrons, fumées et autres toxiques (environ 80 000 morts prématurées chaque année en France).

Que retenir ? Qu’il existe une augmentation (non statistiquement significative) du risque de trouble cardiaque chez les fumeurs sous substituts chez les patients à risque cardio-vasculaire élevé. Et que l’on a moins cherché ce qu’il en était avec la bupropione et la varénicline. Conclusions pratiques : pas de vrai danger, mais se méfier : « (… les effets cardiaques de la nicotine doivent conduire à une utilisation prudente des substituts nicotiniques : mieux vaut ajuster la dose au minimum efficace et viser à terme l’arrêt de toute substitution par la nicotine. »

Rédemption

Souffrir en d’autres termes. L’antique chemin de la rédemption.  Sortir tout seul de son addiction. Ou, bien évidemment, y rester. Prescrire semble oublier que l’esclave du tabac doit payer les outils de sa libération. En France l’Etat (qui a le monopole de la vente et des taxes) a jugé (en secret) que c’est au drogué de financer son sevrage. Ce qui est une assez curieuse conception de la santé publique et de la solidarité. Pour un peu, sous d’autres cieux, on pourrait y voir un combat à mener.

A demain

2 réflexions sur “Sevrage tabagique: «Prescrire» ne délivre ni la cigarette électronique, ni les substituts nicotiniques

  1. « Rédemption ». Souffrir en d’autres termes. L’antique chemin de la rédemption. Sortir tout seul de son addiction. Ou, bien évidemment, y rester ».

    Travaillant actuellement sur le sujet de l’alcoolisme, ces quelques lignes résonnent « diablement » avec cette autre addiction.

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