Zika et transmissions sexuelles : les Etats-Unis viennent de confirmer l’hypothèse. Et après ?

Bonjour

Les Centers for Disease Control and Prevention américains n’ont jamais aussi bien porté leur nom. Ces CDC ont, mardi 2 février,  confirmé un cas de transmission du virus Zika par voie sexuelle. Le Dr Tom Frieden, directeur des CDC a confirmé mardi 2 février cette  contamination par voie sexuelle  annoncée peu auparavant par les autorités de santé publique du comté de Dallas (Texas). Un voyageur qui s’était rendu au Venezuela est rentré aux Etats-Unis et a développé des symptômes d’infection par le virus du Zika tout comme la personne avec laquelle il a eu des relations sexuelles et qui n’a pas, elle, quitté le territoire américain »  écrit le Dr Frieden sur Twitter. « Ce premier cas d’infection domestique a été confirmé par des tests de laboratoire », précise-t-il. Il ajoute aussitôt que  la meilleure méthode de prévention contre Zika demeure la protection contre les piqûres de moustiques.

Suspicion à Tahiti

The New York Times expose en détail cette observation : “ ”. Il rappelle notamment que cette hypothèse avait été  documentée il y a précisément un an par une équipe française dans la revue Emerging Infectious Diseases. On trouvera cette publication ici “Potential Sexual Transmission of Zika Virus”. Dirigés par le Dr Didier Musso, directeur de l’unité des maladies infectieuses émergentes Louis Malardé de Papeete (Tahiti, Polynésie française) ces chercheurs décrivent un cas de contamination chez un homme âgé de 47 ans et traité pour une hématospermie après un épisode infectieux. Le virus Zika avait alors été retrouvé dans son sperme évoquant la possibilité d’une transmission par voie sexuelle.

Cette transmission avait également fait l’objet d’une publication en 2011 “Probable Non–Vector-borne Transmission of Zika Virus, Colorado, USA”. La transmission par voie sexuelle du Zika avait été observée chez la femme d’un chercheur américain de retour aux Etats-Unis après avoir été infecté au Sénégal. Une forte suspicion de transmission par voie sanguine avait également été rapportée en 2014 par l’équipe du Dr Musso lors d’une épidémie de Zika en Polynésie française : Potential for Zika virus transmission through blood transfusion demonstrated during an outbreak in French Polynesia, November 2013 to February 2014

Moustiques et pauvreté

L’annonce par les CDC du cas de transmission par voie sexuelle au Texas intervient dans un contexte particulier marqué notamment par la décision de l’OMS de faire de l’épidémie de Zika une « urgence de santé publique de portée mondiale ».  Les ministres de la Santé du Mercosur (marché commun du continent sud-américain) le plus touché, doivent se réunir mercredi 3 février en Uruguay pour traiter de l’épidémie et de ses conséquences.  La Croix-Rouge a pour sa part lancé un appel urgent aux dons pour lutter contre cette épidémie  actuellement en progression en Amérique latine.

« La seule manière de stopper le virus Zika est de contrôler les moustiques vecteurs  ou d’interrompre totalement leur contact avec les humains, en accompagnant cela de mesures pour réduire la pauvreté » explique Walter Cotte, directeur pour les Amériques de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).

Ne plus aller à Rio

La possibilité de transmissions par voie sanguine et sexuelle de ce virus ne modifie pas fondamentalement la principale question soulevée par cette épidémie d’une infection le plus souvent inapparente et dans presque tous les cas bénigne. Cette question, toujours sans réponse, concerne le lien de causalité entre cette infection et ses conséquences sur le fœtus lorsqu’elle survient chez une femme enceinte. L’augmentation des cas de microcéphalies annoncée au Brésil fait aujourd’hui l’objet d’un début de controverse dans la communauté scientifique comme en témoigne Declan Butler dans Nature : “ Zika virus: Brazil’s surge in small-headed babies questioned by report “.

Dans l’attente d’une confirmation quant à ce lien de causalité le Brésil a, lundi 1er février,  formellement déconseillé lundi aux femmes enceintes étrangères de venir dans le pays où sont prévus les Jeux Olympiques en août prochain. Le comité organisateur des JO de Rio se dit aujourd’hui « inquiet » face à l’épidémie mais confiant dans une chute du nombre de cas pour le début des compétitions en août, en plein hiver austral.

A demain

 

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