Bonjour
A ce stade de l’épidémie, et faute de certitudes scientifiques, le moment est venu où tout est possible. Peurs et émotions l’emportent sur la raison. Zika a été détecté dans l’urine et la salive par un institut de recherche scientifique brésilien. Mais le même institut précise, aussi vite, qu’il est trop tôt pour savoir s’il s’agit là d’un nouveau mode de contagion. « La présence du virus Zika, sous une forme active, a été détectée dans la salive et l’urine, a déclaré à la presse Paulo Gadelha, directeur de l’institut Fiocruz de Rio de Janeiro. Mais cela ne signifie pas qu’il existe une capacité de transmission par la salive et l’urine ».
Mais encore ? « Il va falloir faire beaucoup d’études. Toutefois la salive et l’urine ne devraient pas être une voie de transmission importante » ajoute Paulo Gadelha. Il recommande pourtant, surtout aux femmes enceintes, de se protéger. « Sachant que la possibilité de cette forme de transmission existe, les femmes enceintes doivent prendre des mesures de précaution, comme éviter d’embrasser, de partager les couverts d’une personne qui présente des signes laissant penser qu’elle a contracté le Zika » souligne M. Gadelha. Or ces signes, huit fois sur dix, n’existent pas…
Abstention ou préservatifs
A Bogota les autorités sanitaires ont annoncé la mort de trois personnes ayant contracté le virus Zika et souffrant du syndrome de Guillain-Barré. Le ministère colombien de la santé a évoqué un « lien de causalité »entre ce virus et ce syndrome. Les même autorités sanitaires assurent aussitôt que la mortalité associée au Zika n’est pas très élevée – mais qu’elle existe. Ce type de syndrome nécessite, quand c’est possible, une prise en charge dans un service de réanimation.
Dans le même temps les autorités sanitaires américaines viennent de recommander aux personnes de retour de pays où sévit le virus Zika d’utiliser des préservatifs – ou de s’abstenir d’avoir des relations sexuelles. Les nouvelles recommandations des CDC visent tout particulièrement les femmes enceintes et leurs partenaires, ainsi que les femmes en âge de procréer. Au Brésil l’épidémie de Zika relance le débat sur une extension des conditions autorisant l’interruption de grossesse. On estime à 1,5 million le nombre de personnes ayant été infectées par le virus – une infection presque toujours bénigne. On estime d’autre part à 400 le nombre de cas de microcéphalie associés à cette infection, tandis que 3 670 cas seraient « suspects ». Les épidémiologistes demandent ici d’observer la plus grande prudence.
Masser le crâne tous les jours
Ces épidémiologistes ne sont pas toujours entendus. Celles et ceux qui, samedi 6 février, écoutaient Europe1 n’auront pas manqué d’être surpris sinon choqués des propos tenus par le journaliste Hervé Chabalier : « L’œil de Chabalier »
En direct du Brésil il parla du fatalisme et du goût des Brésiliens pour la fête… des 4180 bébés atteints de microcéphalies… des 100 000 cas attendus d’ici 2020 si rien n’était fait …. des traitements très coûteux qui permettaient de faire vivre ces enfants, quand les autres sont condamnés à ne pas vivre plus de quatre mois… de la nécessité « pour donner une chance à ces bébés » de leur masser le crâne dès la première semaine et tous les jours…. des délais d’attente hospitaliers d’un mois … des kinés brésiliens qui n’interviennent qu’une fois par semaine …
« Je n’ai pas de certitude mais j’ai une opinion, conclut Hervé Chabalier. Le Brésil sortira grandi de cette épreuve ; car la population qui aime tant s’éclater a cette qualité majeure : elle croit en l’avenir. »
A demain
Euh… juste pour signaler une faute de frappe, qui laisse supposer que le zika est en plus une zoonose : » Or ces singes, huit fois sur dix, n’existent pas… »
Ce n’est pas impossible d’ailleurs, mais assez de risques évoqués pour aujourd’hui !
XGB