Pilule et cancers : les gynécologues français accusent le Pr Henri Joyeux de désinformation. Silence de deux ministres

Bonjour

Mêmes causes, mêmes effets. Privé d’idéologie le politique flotte dans le suivisme et ses incohérences. Aussi l’heure est-elle aux libelles, aux manifestes, aux dénonciations publiques. On peut y pendre goût. Ou pas. Avant-hier 110 cancérologues dans Le Figaro contre le prix inhumain des nouveaux anticancéreux. Hier 130 biologistes et obstétriciens dans Le Monde pour réclamer un détricotage de la loi sur la PMA. Puis la riposte de Jacques Testart, en lieu et place. Aujourd’hui, à nouveau, Le Figaro pour une attaque en règle contre celles et ceux qui diffusent des contrevérités sur les méthodes de contraception.

Trois sociétés savantes

En première ligne  le médiatique Pr Israël Nisand (CHU de Strasbourg) associé au Dr Brigitte Letombe (CHU de Lille). Ces deux spécialistes sont soutenu dans leur attaque par le Collège national des gynécologues-obstétriciens français, la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale et la Société française de gynécologie ; trois sociétés savantes qui cosignent le texte publié par Le Figaro. Extraits :

« Certaines femmes ne savent plus aujourd’hui à quoi s’en tenir en matière de contraception. Car on entend tout et son contraire de la part de lobbys spécialistes en désinformation. Pourtant, scientifiquement et médicalement, la situation est on ne peut plus claire. Ce pseudo-débat est alimenté entre autres par des avis de pseudo-experts. L’un d’eux, sous le masque de la compétence médicale, arborant le titre d’ancien professeur de chirurgie générale, le Dr Joyeux (qui fait l’objet d’une plainte disciplinaire de la part de l’Ordre national des médecins) se permet d’écrire dans un livre paru en 2013 [« Femmes si vous saviez ! Des hormones de la puberté à la ménopause » ] des contrevérités dans le domaine de la contraception. »

Déroute médicale

On ne présente plus le Pr Henri Joyeux , leader des néo anti-vaccinaux et dont on trouvera ici le site officiel.

Suite de la tribune des Drs Nisand et Letombe (qui citent une série de références bibliographiques à l’appui de leurs dires):

« De plus en plus de femmes lisent des assertions fantaisistes sur les réseaux sociaux et nous interrogent. La pilule serait «la plus grande déroute médicale du XXIe siècle»? (…) Les pilules seraient à l’origine de cancers? Mais la littérature scientifique internationale dit avec force preuves exactement le contraire. Elle ne dit pas qu’il n’y a jamais d’effet indésirable grave, mais elle dit depuis 2008 que la pilule évite 30.000 cancers de l’ovaire par an. Et cette donnée a été confirmée en 2013 (…) À l’échelle mondiale, les pilules auraient permis d’éviter en cinquante ans 400. 000 cancers de l’endomètre, dont 200.000 dans les dix dernières années, et là aussi la diminution est corrélée à la longueur de la prise de pilule (le risque diminue de 24 % par tranche de cinq ans d’utilisation de la pilule). (…)

« Tout cela ne fait évidemment pas des pilules des médicaments à utiliser pour leurs effets préventifs du cancer, mais dire qu’elles constituent «une déroute médicale» est sûrement inspiré par d’autres considérations que celles qui devraient guider un ancien professeur de médecine: dire des choses vraies et établies scientifiquement avec leurs références, et pas seulement en se contentant de lever son doigt mouillé dans le vent. (…)

Devoir et responsabilité

« Mais ce qui aggrave désormais la confusion collective, c’est que cette incompétence se pare de titres médicaux qui ne correspondent plus à une réalité. Quand l’idéologie et la médecine se confondent, ce sont les patients qui en payent le prix. Il est du devoir et de la responsabilité des professionnels de la gynécologie qui signent ces lignes de mettre les femmes en garde contre les faux prophètes de notre temps. »

Le devoir ne concerne-t-il, ici, que les professionnels de la gynécologie qui signent et soutiennent ces lignes ? Ne concerne-t-il pas, aussi, les pouvoirs publics ? Où sont, ici, les répliques argumentées des responsables de la sécurité du médicament ? Où sont  celles des ministres de la Santé et des Droits des femmes ? Où sont passés les politiques, anciens ministres, que l’on croyait, jadis soucieux de santé publique ?

A demain

1 Sur le site de l’auteur, à propos de la 4ème édition de son ouvrage :

« Depuis la première édition de ce livre en 2001, toutes les études sérieuses publiées ont donné raison au Professeur Henri Joyeux : les hormones du Traitement Hormonal Substitutif sont dangereuses pour la santé. Elles sont responsables de nombreux cas de cancer du sein, de l’utérus et, probablement aussi, des ovaires.

« Le Pr Henri Joyeux est un des rares cancérologues à avoir eu le courage d’alerter les femmes pour qu’elles choisissent en étant bien informées. Il apporte les preuves scientifiques, démontrées aux dépens des femmes elles-mêmes, de ce qu’il a lui-même annoncé, il y a plus de vingt-cinq ans. Plus personne ne peut contester ses écrits. Aujourd’hui encore, il préfère s’adresser directement aux femmes qui sont les premières concernées, qui ont été trompées et exploitées gravement.

« On leur a fait croire que les cancers seraient évités et c’est l’inverse qui est observé dans toute l’Europe : il y en a de plus en plus. On leur a fait croire que les hormones substitutives réduiraient les risques de maladies cardiovasculaires ou d’accidents vasculaires cérébraux et c’est l’inverse qui est arrivé. On leur a fait croire que le vieillissement et la démence seraient évités et c’est l’inverse qui a été observé.

« Les seuls effets positifs du THS sont la réduction des bouffées de chaleur et de la sécheresse vaginale, pas plus d’une année ; peut-être de l’ostéoporose, mais on sait maintenant que les changements sérieux d’habitudes alimentaires, en mangeant mieux et meilleur, les huiles essentielles et une forte activité physique peuvent éviter tous ces troubles.

« Cette nouvelle édition apporte les dernières démonstrations qui justifient d’arrêter le THS sous quelque forme que ce soit. Elle ouvre un vaste débat sur toutes les autres utilisations hormonales, que les femmes consomment dès leur plus jeune âge. Car le THS et la pilule, c’est « bonnet blanc et blanc bonnet ». Mais les jeunes filles ne sont pas averties car le tabou est encore bien présent.

« Les mères doivent informer leurs filles. Les filles aussi doivent être averties, car il ne se passe pas de semaine sans que les cancérologues ne voient de très jeunes femmes atteintes de cancer du sein. La profession n’ose pas encore se prononcer. Le Professeur Henri Joyeux, avec courage, pose les vraies questions, celles que se posent toutes les femmes modernes.

« En août 2005 et régulièrement depuis, les revues scientifiques anglo-saxonnes et françaises ont pleinement confirmé et confirment tout ce qui est démontré dans ce livre, en particulier la cancérogénicité des hormones THS et de la pilule. Aujourd’hui de nombreuses femmes des pays en voie de développement sont atteintes car on leur livre les pilules de première génération… celles dont l’Europe ne veut plus car elles sont trop dangereuses. »

5 réflexions sur “Pilule et cancers : les gynécologues français accusent le Pr Henri Joyeux de désinformation. Silence de deux ministres

  1. Dans ce domaine, comme beaucoup de domaine de la santé , en qui avoir confiance ?

    Le Pr Joyeux et ses liens idéologiques
    Le Pr Nisand et ses liens financiers ( car on ne sait rien de ses liens idéologiques)

    • Je suis surpris qu’un médecin puisse se demander quels sont mes liens idéologiques. Ce sont les mêmes que ceux de tout médecin: soigner au mieux les femmes de mon pays en général et mes patientes en particulier, éclairé pour cela par les publications scientifiques de haut niveau. Quant à mes liens financiers, je dois être le seul à ne toujours pas les connaître malgré la diffamation dont j’ai été l’objet. Mais ceux qui s’y intéressent vraiment peuvent désormais consulter ma déclaration d’intérêt qui est publique.

      • Vous écrivez :
        « Quant à mes liens financiers, je dois être le seul à ne toujours pas les connaître malgré la diffamation dont j’ai été l’objet. »
        Il suffit de vous rendre sur le site qui n’est en rien diffamatoire :
        https://www.transparence.sante.gouv.fr/flow/main?execution=e4s1
        Vous suivez la procédure et sur la page vous concernant, vous verrez listé : 40 avantages ( avec les montants) et 11 conventions ( dont les montants ne sont pas inscrits en infraction avec la loi )
        Pour votre déclaration d’intérêt qui vous le dites est publique, peut-on savoir où la consulter ?
        Je suis sûr que J-Y Nau qui aime les précisions appréciera cette information.

  2. Je n’y connais pas grand chose.

    Savez-vous si les assertions du CNGOF sur les effets protecteurs de la « pilule » reposent:
    – sur des études comparatives prospectives avec tirage au sort et double aveugle (RCT ou « randomized controlled trials » en plus court) ?
    – ou sur des études d’observation épidémiologiques ?

    Dans le premier cas on peut les croire sous réserve que les études soient correctement faites sans influence (on sait que entre 40-50% des cas ce n’est pas le cas voir les travaux de KP Ioannides et V. Prasad).

    Dans le second cas c’est une hypothèse de travail imposant d’être vérifiée par des « RCT ».

    On sait que les études d’observation le désir de bien faire ou de faire du fric (les 2 ne sont pas incompatibles) la fausse logique, les bases physiopathologiques séduisantes, nous ont plantés plus d’une fois.

    Un peu de propagande anglophone pour un sain scepticisme:

    http://www.nytimes.com/2015/11/03/science/book-review-ending-medical-reversal-laments-flip-flopping.html?_r=0
    http://opinionator.blogs.nytimes.com/2013/04/25/what-do-scientific-studies-show/
    http://www.nytimes.com/2014/01/21/science/new-truths-that-only-one-can-see.html
    http://www.nytimes.com/2014/03/07/science/when-studies-are-wrong-a-coda.html
    http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2010/11/lies-damned-lies-and-medical-science/308269/

    The great tragedy of Science — the slaying of a beautiful hypothesis by an ugly fact.
    Thomas Henry Huxley

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s