Bonjour
24 mars 2016, comme une plongée dans le passé. Communiqué de presse du ministère de l’Agriculture :
« La suspicion de cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) détecté chez une vache de 5 ans décédée prématurément dans un élevage des Ardennes a été confirmée le 23 mars par le laboratoire de référence de l’Union européenne (LRUE).
Ce cas isolé a été notifié ce jour à la Commission européenne et à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Il s’agit du troisième cas isolé d’ESB de ce type détecté en Europe depuis 2015.
Conformément à la réglementation européenne, la principale conséquence de ce cas isolé se traduira par une adaptation technique du traitement de certaines parties d’animaux non destinées à la consommation (matériels à risque spécifiés (MRS). La détection de ce cas n’a aucune conséquence pour le consommateur.
Le Directeur général de l’alimentation réunira vendredi 25 mars matin les membres du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) afin de présenter les mesures de gestion à mettre en œuvre. »
De Philippe Vasseur à Stéphane Le Foll
Que peut faire le pouvoir face à ce qui constitue une forme de résurgence d’un mystère physiopathologique ? Rassurer bien sûr. C’est ce qu’il fait. Il explique que la détection de ce cas isolé « atteste de l’efficacité de notre système de surveillance mis en place en France tout au long de la chaîne alimentaire ». Ce qui n’est pas faux. Il peut aussi en appeler à l’Europe. Il ne s’en prive pas : Stéphane Le Foll «va solliciter la Commission européenne afin qu’elle saisisse l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en lien avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour mieux comprendre l’origine et la cause de ces cas isolés chez des bovins jeunes ».
Il peut enfin tenter de prévenir une hypothétique panique. Stéphane Le Foll s’y emploie. Comme avant lui Philippe Vasseur, Jean Glavany, Hervé Gaymard, Dominique Bussereau, Christine Lagarde ou Michel Barnier, le ministre de l’agriculture « rappelle que la consommation de viande bovine ne présente aucun risque pour l’homme ». Ce qui mériterait d’être précisé.
Dépistée par hasard
Que sait-on de ce cas ? . Selon le préfet des Ardennes, Frédéric Perissat, la bête « a été blessée dans le cadre d’une insémination et a dû être euthanasiée » et conformément au protocole en matière de prévention, « lorsque l’animal passe à l’équarrissage, il subit des tests », c’est ainsi que l’ESB a été détectée. En d’autres termes elle aurait fort bien pu ne pas l’être.
Le dernier cas confirmé d’ESB en France date de 2011. Son origine est demeurée inexpliquée. On postule que le mode de contamination n’est pas le même que lors de l’épidémie massive des années 1990 dues à la consommation bovine de « farines animales de viande et d’os » qui, depuis, ont été interdites pour l’alimentation du bétail. Pour autant, dans les Ardennes, les vaches appartenant à la « cohorte » de l’animal mort de l’ESB seront abattus d’ici trente jours.
Soixante bêtes à abattre
Il s’agit des bovins du même élevage et de la même tranche d’âge – animaux qui donc« risquent d’avoir été exposés à la même source alimentaire », ainsi que les veaux « nés depuis moins de deux ans » de la vache malade, qui peuvent être toujours sur l’exploitation ou avoir été vendus vivants. Selon le préfet, cela concerne une soixantaine d’animaux sur l’exploitation et une quarantaine qui ont été exportés. « La Direction générale de l’alimentation va suivre le parcours de ces quarante bêtes déjà abattues ou consommées, expliquent le services déconcentrés de l’Etat dans les Ardennes. L’impact psychologique sur l’éleveur est évidemment très fort. Nous l’accompagnons d’ores et déjà avec la profession, les vétérinaires, le groupement de défense sanitaires (…) notamment dans ses démarches administratives. Il sera indemnisé pour les bêtes abattues. »
Comme une plongée dans un passé récent. Et l’impression, bien tenace, que le prion pathologique 1 demeure une menace pour la santé publique.
A demain
1 Sur ce thème, chez Odile Jacob, du prix Nobel Stanley Prusiner : La mémoire et la folie. La découverte des prions. Un nouveau paradigme biologique.Traduction de Pierre Kaldy 2015
Toujours une étrange suspicion…et une grande chance…car il y a eu euthanasie pour traumatisme iatrogène …ce qui n’est pas tout à fait habituel du cadre d’un diagnostic post mortel….
Mais …combien d’autres passent le …filet !
À parier…des « rebondissements » …qu’on doit peut être déjà « amortir »….
Comme pour des canards pesteux…..!!!