Bonjour
En langue anglaise cela donne: “WHO downgrades Ebola health risk” (BBC). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé officiellement mardi 29 mars que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest ne constituait plus une « urgence de santé publique de portée internationale ». Cette annonce met donc fin à la procédure d’urgence décrétée (avec plusieurs mois de retard) le 8 août 2014 comme nous le notions alors sur ce blog. Bientôt vingt mois – déjà.
Le document officiel onusien est disponible ici : “Statement on the 9th meeting of the IHR Emergency Committee regarding the Ebola outbreak in West Africa”. La 9ème réunion du Comité d’urgence a permis de constater que la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone ont satisfait aux critères pour confirmer l’interruption de leurs chaînes de transmission du virus Ebola. Pour autant des cas d’infection sont toujours observés en raison de réintroductions de virus, mais avec une fréquence décroissante. La dernière réintroduction virale date du 17 mars 2016 en Guinée. Cinq personnes sont mortes depuis.
Dépistage spermatique
Pour ce Comité la transmission d’Ebola en Afrique de l’Ouest ne constitue plus un événement extraordinaire, le risque de propagation internationale est maintenant faible, et les trois pays les plus exposés ont actuellement la capacité de répondre rapidement à de nouvelles émergences virales. Toutefois, comme dans d’autres régions de l’Afrique sub-saharienne où le virus Ebola est présent dans l’écosystème, de nouvelles bouffées épidémiques peuvent être observées dans les prochains mois.
Des efforts nationaux et internationaux doivent être intensifiés pour veiller à ce que les hommes ayant survécu à l’infection puissent être testés pour connaître le statut, infectieux ou pas, de leur sperme. Et les travaux doivent se poursuivre sur le possible recours à la vaccination des proches de ces personnes potentiellement contagieuse.
Catastrophisme-balancier
Partie en décembre 2013 de Guinée forestière, cette épidémie s’est propagée au Liberia et à la Sierra Leone limitrophes faisant officiellement plus de 11 300 morts pour quelque 28 000 cas recensés. La nouvelle « urgence sanitaire mondiale » de l’OMS est, depuis février, l’épidémie due au virus Zika – une épidémie d’une gravité nettement moindre que celle d’Ebola.
L’OMS n’a pas toujours (euphémisme) été à l’aise avec la gestion planétaire des épidémies. Après être totalement passée à côté de celle du sida (au début des années 1980) elle avait été vivement critiquée dans sa politique, jugée assez incohérente, de lutte contre la pandémie virale de grippe A(H1N1) qui avait sévi en 2009-2010. Le sera-t-elle, demain, après son aveuglement-Ebola, pour son catastrophisme-balancier vis-à-vis de Zika ?
A demain