Bonjour
On croyait l’affaire réglée, elle rebondit. Reprenant une information de RTL, LePoint.fr annonce que selon l’association Alliance contre le tabac, plus de la moitié des établissements scolaires français ne respectent pas la loi Évin : les responsables de ces établissements autoriseraient les lycéens (et même parfois les collégiens) à fumer dans la cour de récréation (de préférence au trottoir). Depuis le déclenchement de l’état d’urgence, « des dizaines de proviseurs » auraient ainsi donné des instructions pour que les élèves puissent fumer (et ne plus sortir à l’extérieur des établissements) – et ce pour des raisons de sécurité.
Etat d’urgence
L’association Droit des non-fumeurs dénonce cette situation et réclame l’application stricte de la Loi Évin qui prohibe toute consommation de tabac en milieu scolaire. Toujours selon LePoint.fr elle a déposé des plaintes contre les lycées qui laissent leurs élèves fumer dans l’établissement. C’est notamment le cas à Lyon contre le lycée Saint-Exupéry et contre le rectorat. Le Dr Corinne Depagne, pneumologue dans le 7ème arrondissement lyonnais s’est jointe à l’action.
« Soit disant, c’est l’état d’urgence. On empêche nos enfants de se faire tuer devant les lycées et on les laisse se faire tuer à petit feu à l’intérieur ? C’est impossible. Comment est-ce qu’on peut ne pas respecter la loi ? C’est incroyable » estime la Dr Depagne. « C’est irresponsable de laisser mes élèves sur le trottoir. C’est une question de prise de décision par rapport aux personnes qui sont sous ma responsabilité » lui répond estime Pascal Charpentier, proviseur du Lycée du Parc à Lyon., 6ème arrondissement.
Mmes Vallaud-Belkacem et Touraine
Trois recours seraient également en train d’être constitués devant le tribunal administratif de Paris contre trois établissements d’Ile-de-France. Les associations anti-tabac réclament au ministère de l’Education nationale de revenir sur cette pratique qui serait tolérée depuis quelques mois et de rétablir l’interdiction formelle de la cigarette dans les lycées. Le syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN) demande la mise en place de zones fumeurs « tant qu’une menace terroriste pèse sur le pays ». Cette disposition figurerait d’ailleurs dans un décret publié par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale. Est-ce vrai ? Et si oui, que fait Marisol Touraine, ministre de la Santé ?
En février dernier les mêmes causes avaient vu le SNPDEN se heurter à la rigueur du Pr Benoît Vallet, Directeur Général de la Santé qui, avait rappelé que « l’état d’urgence ne modifie en rien les textes sur l’interdiction de fumer ». Le Pr Vallet avait alors évoqué le risque d’amendes si la loi n’était pas respectée. C’était en février. Nous sommes en mars. Les vents auraient-ils tourné ?
A demain
En complément, vous pouvez écouter dans le journal de 13h de France Inter de ce mardi 29 mars 2016 l’interview téléphonique de Pascal Charpentier cité dans votre article comme proviseur du Lycée du Parc à Lyon et surtout Secrétaire National du SNPDEN, qui affirme de manière péremptoire qu’il ne partage absolument pas le point de vue considérant le risque de fumer dans l’établissement plus important que de faire des attroupements devant les établissements scolaires.
Eh oui, un hypothétique attentat au lycée du Parc de Lyon dans le 6e très bourgeois mettrait le pays en émoi alors que la certitude que la moitié des adolescents incités à fumer dans le même établissement mourront de tabagisme dans 20, 30 ou 40 ans est oubliée.
Irresponsabilité totale de Pascal Charpentier à gérer les risques. Mais peut-être qu’à bientôt 60 ans il gère en priorité sa fin de carrière car quand ses élèves vont mourir du tabac, il ne sera plus en poste, peut être déjà mort et enterré.
Sans être juriste, il me semble que la Loi (Evin en l’occurence) l’emporte sur le décret (même du ministre de l’éducation). Le lycée est il fait pour apprendre à enfreindre la Loi de la République?