Bonjour
Comment le pouvoir politique allait-il réagir aux images animales, atroces, de L214 ? Le politique peut-il trouver une solution à la question, philosophique autant que technique, de l’abattage sans cruauté, de l’humanisation des abattoirs de boucherie, de l’arrêt de la consommation humaine de viandes animales ?
Stéphane Le Foll a répondu. C’était ce matin, sur Europe 1. Une réponse doublement importante puisque M. Le Foll est à la fois ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement. Ecoutons-le :
« Il y aura une enquête sur tous les abattoirs. Il y a au niveau européen une réglementation qui prévoit des représentants pour la protection dans tous les abattoirs. Premier constat : il n’y a pas de représentants dans tous les abattoirs. Il y aura des représentants de la protection animale dans tous les abattoirs.
« Il y avait un représentant dans cet abattoir [l’abattoir de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, dont les pratiques viennent d’être dénoncées par une vidéo de l’association L214] Pourquoi il n’a pas parlé ? Est-ce qu’il avait peur ? Est-ce qu’il y avait des pressions. Il y aura désormais une protection pour ces salariés. On va regarder ça jusqu’à leur donner le statut de ‘’lanceur d’alerte’’ pour qu’ils soient protégés et qu’ils puissent, dès que quelque chose ne va pas, le dire aux services vétérinaires. Je ne peux plus accepter que l’on passe des images comme cela régulièrement, avec des atrocités ».
Respecter et/ou imposer
« Lanceur d’alerte » ? Hier plus ou moins libertaire, la formule est aujourd’hui à la mode – et le concept en cours de recyclage politique et gouvernemental. « Lanceur d’alerte » est-il compatible avec « fonctionnaire » ?
L’inoxydable Jean-Pierre Elkabbach évoque la piste, révolutionnaire, de l’arrêt de la consommation de viandes. « Il y a beaucoup de végétariens en France. C’est un choix que je respecte, répond Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et de la Pêche. Mais ils n’ont n’a pas non plus à imposer un choix culinaire et gastronomique à tout les autres (…) » M. Le Foll se souvient-il de la petite crise déclenchée, en octobre dernier, par l’annonce que l’OMS classait en catégorie « cancérogène » la viande rouge et des charcuteries ? Quelques heures seulement après la publication de cette étude sur le site deThe Lancet Oncology le ministre de l’Agriculture avait alors déclaré :
« Je ne veux pas qu’un rapport comme celui-là mette encore plus la panique chez les gens. Au delà d’un certain niveau de consommation on peut avoir un cancer. On le savait déjà. On peut et on doit consommer de la viande mais on doit le faire de manière raisonnable ».
Evoquant les militants « anti-viandes » le porte-parole du gouvernement français a déclaré : « Ils ont raison sur un point, il n’est pas acceptable de voir ces images ! ». C’est une formule qui mériterait d’être politiquement décryptée.
A demain
Bonjour
Où sont les vétérinaires officiels dans ces abattoirs? Ils sont les garants du respect des exigences de protection des animaux. Mais il faut que ce travail soit reconnu d’utilité publique et que leurs heures de présence (souvent très tôt le matin) soient indemnisées.
Pour info, L214 signale ce jour sur Twitter : « Le ministre de l’Agriculture promet « un référent bien-être animal » dans chaque abattoir. Il s’agit d’une obligation légale depuis 2013… »