Bonjour
Michel Polnareff revient, et revient la ritournelle du Bal des Lazes. Quatre lignes dans les journaux ? Hier c’était dans Le Parisien. Puis l’AFP, reprise par Libération. Quelques secondes en rez-de-chaussée de BFMTV.
« Drame à la prison de Nanterre où un détenu a mis fin à ses jours. L’homme, âgé de 30 ans, a été retrouvé pendu dans sa cellule samedi matin par les gardiens de la Maison d’arrêt. Décrit comme ayant une personnalité fragile, il ne faisait pourtant pas l’objet d’une surveillance particulière, n’ayant pas manifesté d’intentions suicidaires.
Alias et cellule individuelle
« Il avait été placé dans une cellule individuelle suite à des problèmes de comportement qui compliquaient sa cohabitation avec d’autres détenus. Selon la direction de la prison, il n’a laissé aucune lettre ou document pouvant expliquer son geste. »
Ces informations ont ensuite été « confirmées de source judiciaire ». L’homme était bien âgé de 30 ans. Il purgeait une peine d’un an de prison, depuis septembre, pour un vol avec violence. Il était libérable en juin, a indiqué cette source. Elle ajoute : « il était un peu instable et assez revendicatif vis-à-vis de la direction ». Il avait «déjà été condamné à plusieurs reprises et utilisait plusieurs alias».
Faire confiance
Il faut croire la direction de la prison quand elle affirme que le suicidé, libérable en juin, n’a laissé « aucune lettre ou document pouvant expliquer son geste ». Il faut croire l’AFP lorsqu’elle rappelle que la maison d’arrêt de Nanterre (avec en moyenne 1 000 détenus pour 592 places) présente l’un des taux de surpopulation carcérale les plus élevés d’Île-de-France.
Il faut croire Jean-Jacques Urvoas, nouveau ministre de la Justice lorsqu’il déclare, un beau dimanche, que l’administration judiciaire est en faillite 1. Il faut entendre les invités de « C dans l’air » (6 avril 2016, France 5) – magistrats, journalistes, qui détricotent cette invraisemblable sortie ministérielle.
On peut aussi écouter Michel Polnareff. Il revient.
A demain
1 Dans le Journal du Dimanche (du 3 avril) Jean-Jacques Urvoas : « La direction de l’administration pénitentiaire a 36 millions d’euros de factures impayées pour des hospitalisations de détenus ». Marisol Touraine lui fera-t-elle crédit ?