Pénis : le premier greffé américain a 64 ans. Plus d’un millier de jeunes militaires sont concernés

Bonjour

L’affaire, comme de juste, fait le gros titre du New York Times: “Man Receives First Penis Transplant in the United States”. Denise Grady y donne nombre de détails. Cette première greffe de pénis pratiquée aux États-Unis, vient d’être tentée au Massachusetts General Hospital de Boston. L’établissement a, sur ce thème, diffusé un long communiqué  au titre quelque peu alambiqué : « First Genitourinary Vascularized Composite Allograft (Penile) Transplant in the Nation Performed at Massachusetts General Hospital ».

Pénectomie pour cancer

Où l’on apprend que l’équipe de chirurgiens était dirigée par Curtis L. Cetrulo, Jr., MD , et Dicken SC Ko, MD, que l’intervention (une durée de 15 heures) a été pratiquée les 8 et 9 mai, qu’elle a été d’une particulière complexité impliquant des structures vasculaires et nerveuses, que la patient greffé se nomme Thomas Manning, 64 ans, de Halifax, qui poursuit sa récupération sans hémorragies, signes de rejet ou d’infection, qu’il est toujours dans un processus de guérison post-chirurgicale, que ses médecins se disent qu’ils prudemment optimistes, que cet homme avait du subir une très large pénectomie en 2012 du fait d’une lésion cancéreuse affectant cette structure organique. Il s’agit là d’une maladie rarissime.

La communication hospitalière fait encore état de travaux menés depuis plus de trois ans et demi dans le cadre d’une collaboration entre plusieurs départements et divisions au sein de ce célèbre établissement  (chirurgie plastique et reconstructive,  urologie, psychiatrie, maladies infectieuses, les soins infirmiers et travail social) et de son Centre de transplantation.  Les trois objectifs visés sont le rétablissement d’une apparence normale, d’une fonction urinaire et, autant que faire se peut, une fonction sexuelle. On sait que la perte ce cette dernière après amputation peut avoir de considérables conséquences psychologiques

Souffrances et découragement

« Nous espérons que ces techniques de reconstruction nous permettront de soulager la souffrance et le désespoir de ceux qui ont subi des blessures génitales dévastatrices et qui sont souvent tellement découragés qu’ils envisager de mettre un terme à leur existence, a déclaré le Dr Cetrulo. Il a aussi souligné la part due, ici, au don d’organe (prélèvement post-mortem). Pour sa part le patient souhaite faire part de son expérience pour lever les tabous qui demeurent quant au pénis et pour aider ceux qui endurent les souffrances dont il a fait l’expérience. Il  aussi confié ne pas encore être prêt à observer le résultat.

Un autre patient, dont le pénis a été détruit par brûlure dans un accident de la circulation, va être greffé dès qu’un greffon compatible sera disponible. Aux Etats-Unis cette chirurgie expérimentale fait partie d’un programme de recherche ayant pour objectif principal d’aider les anciens combattants victimes de graves blessures pelviennes. Le Dr. Cetrulo a estimé le coût de l’intervention entre 50.000 $ et 75.000 $. Précision : l’hôpital a pris en charge l’intervention et l’équipe médico-chirurgicale a travaillé à titre bénévole.

Compétition américaine

Il existe, ouvertement, une compétition entre Boston et le Johns Hopkins (Baltimore). En décembre dernier des chirurgiens de ce dernier établissement annonçaient se préparer à effectuer la première greffe pénienne des États-Unis ; la première d’une série de soixante, toutes pratiquées chez des militaires amputés au niveau des parties génitales lors des combats.

La première greffe devait concerner un soldat blessé en Afghanistan, le greffon pénien provenir d’un donneur décédé, l’opération  durer environ douze heures et coûter entre 184 000 et 368 000 euros.

Bombes artisanales

Pour sa part l’équipe de Boston entend parfaire sa technique chez des civils avant de passer aux interventions chez des militaires émasculés, souvent très jeunes – et « qui ne peuvent même pas uriner debout » (Dr  Cetrulo). Pour la part le ministère américain de la Défense a expliqué ne guère souhaiter que les militaires blessés soit pris en charge avec des techniques non éprouvées. Il faut aussi compter avec la longueur des traitements anti-rejets chez de jeunes greffés. On estime à près de 1400 le nombre des militaires américains qui, entre  2001 et 2013, ont été victimes (bombes artisanales) de blessures génito-urinaires en Irak.

La bibliographie, dans ce domaine ne fait état que de deux autres greffes de pénis: l’une en Chine (qui a échoué, en 2006) et une autre, réussie, en Afrique du Sud (2014). Le greffé (victime d’une grave infection après une circoncision septique) avait ensuite appris qu’il allait devenir père – et quelques mois seulement près la greffe.

A demain

 

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