Bonjour
Cela n’a pas arrêté de la journée. Au sortir du Palais de l’Elysée Stéphane Le Foll a confirmé les révélations et les chiffres du Canard enchaîné (9 895 euros brut mensuels) quant au coiffeur personnel de François Hollande. « Ce qui est annoncé est vrai. Il y a aujourd’hui un coiffeur à l’Élysée, ce qui n’était pas le cas avant. Je peux comprendre les interrogations, je peux comprendre qu’il y a des jugements. Chacun se coiffe, non ? Ce n’est pas n’importe qui, voilà c’est tout. »
Comme prévu une farandole d’élus de droite a tenté de faire des mots – tous aussi faciles que de mauvais goût. On imagine ce qui se dit dans les cafés, pour ne pas parler des salons. Les médias, généralement, suivent sans commenter. Les imitateurs piaffent. Et dans ce contexte, Slate.fr contextualise : « Le coiffeur de Hollande est tout sauf le symbole de l’Élysée noyé dans le luxe » (Cyril Simon). Papier utile qui met vite en lumière un paradoxe : l’Elysée dépense moins que par le passé.
Durant l’été 2015, la Cour des comptes louait même la gestion du budget de l’Élysée, en constante baisse depuis 2012 – actuellement 98 millions d’euros. Son président Didier Migaud saluait «un recours accru à des modalités d’achats plus économes» depuis l’arrivée de François Hollande trois ans plus tôt. Un capilliculteur H 24 ? Le député de l’Aisne, René Dosière (apparenté PS) spécialiste de la gestion des finances publiques et auteur en 2007 de L’argent caché de l’Élysée relativise :
« En tant qu’homme d’État, il se doit d’être impeccable, je comprends qu’il ait besoin de quelqu’un. Seulement, le problème, c’est le montant de la rémunération. C’est une regrettable erreur.
« On a peut-être une tradition de train de vie un peu plus élevé en France, c’est vrai. Il y a toujours un médecin, un aide de camp, une sorte de “majordome” pour les vêtements et les chaussures, et quelqu’un pour le maquillage».
Phanères
Selon René Dosière le maquilleur est trois fois moins payé que le coiffeur de François Hollande. Il faut rappeler que l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy s’était lui attaché les services d’une maquilleuse durant son mandat. Sa rémunération mensuelle s’élevait à 8.000 euros, confie la principale concernée, Marina Michenet, dans Le Point. 250 euros la séance, précise-t-elle.
Les chiffres parlent. Au Palais, soixante-neuf voitures contre quatre-vingt-huit en 2012. Un service de table en régression de 8% entre 2014 et 2012. Un effectif de 806 personnes – trente de moins qu’en 2013.
Et puis, aujourd’hui, cet écart capillaire. Il y a là quelque chose de rageant, commente René Dosière: «Quand le coiffeur a été recruté, il y avait de quoi l’occuper. Alors que maintenant…». Et demain ? Et les primaires ? Quand ils n’effraient pas les phanères poussent à la plaisanterie. C’est cruel, c’est ainsi.
A demain
La calvitie sera-telle désormais un avantage électoral pour les candidats à la présidence ???