A Vannes (Bretagne) « on va aux urgences de l’hôpital comme on va au McDonald’s »

 

Bonjour

Canicule sur la Bretagne. Face à Belle-Ile la sublime : Vannes (Morbihan). Chez les marchands de journaux (et sur Internet) Ouest France ; l’indétrônable mais aussi un courageux du quotidien régional : « Le Télégramme ». Un journal qui ne craint pas de publier des témoignages anonymes. Comme celui d’un « personnel paramédical » salarié des urgences du Centre Hospitalier Bretagne Atlantique. Il n’en peut plus. Il « déplore les conditions de travail dans ce service », déplore le manque d’effectifs, déplore la manière dont les patients sont pris en charge.

Voici le témoignage édité et publié 1 par Le Télégramme :

« La fréquentation aux urgences est très forte en ce moment, un classique des mois d’été. Mais Michel, nous l’appellerons ainsi, soutient que le dysfonctionnement qu’il veut dénoncer n’est pas lié à un pic d’affluence, mais qu’il est au contraire récurrent. Il dit aussi que son sentiment est « partagé par pas mal de monde aux urgences ».

Ce personnel paramédical fait mention d’une réunion à laquelle ont participé une trentaine de personnes, il y a quelques semaines, pour discuter des conditions de travail aux urgences. « Tout est parti d’un affichage en salle de repos où quelqu’un avait exprimé son ras-le-bol et invitait ceux qui ressentaient le même malaise à s’exprimer. La direction a voulu participer à cette réunion, mais nous avons refusé ».

Michel travaille depuis plusieurs années aux urgences de Vannes et estime que les conditions ne sont plus réunies pour accueillir et soigner correctement toutes les personnes qui s’y rendent. « Avant, nous avions parfois des moments de creux au cours de la journée. Maintenant, ce n’est plus le cas, y compris la nuit. D’une part à cause du fait que la clinique Océane n’a plus d’urgences. Il y a bien SOS médecins, mais ils interviennent plus sur le champ de la bobologie. Ensuite parce que les personnes viennent aux urgences comme elles iraient au Mac Do. Elles pensent être traitées tout de suite alors qu’elles devraient parfois prendre le temps d’attendre et se rendre chez leur médecin généraliste ».

« L’impression d’un travail mal fait »

Et à en croire l’urgentiste, le Centre Hospitalier Bretagne Atlantique n’a pas les moyens humains, ni les locaux pour faire face à cette affluence. « On gère comme on peut le manque de lits. Par manque de places, des patients restent des heures aux urgences en attendant qu’un lit se libère en hospitalisation. Et puis le manque de personnels, y compris de médecins, fait que certains attendent aussi exagérément avant d’être pris en charge aux urgences. Quand la salle de transit est pleine, on met les brancards dans une salle théoriquement affectée à la médecine. À la limite, on a honte de travailler dans ces conditions. Pour nous, c’est dur. Mais on pense aux patients aussi. On a l’impression d’un travail mal fait ».

Contacté par téléphone, le directeur de garde, Roland Barel, indique que les urgences ont fait face ce week-end à une activité exceptionnelle. « Nous avons eu affaire à une vague massive de patients et aussi à des cas lourds en lien avec des accidents très graves ». Le cadre indique que des moyens humains supplémentaires ont été affectés aux urgences, mais aussi au Samu et dans le service d’imagerie médicale. « Depuis plusieurs mois, des travaux ont été menés pour réorganiser le service et les personnels ont été associés à la démarche. La zone d’attente et l’accueil ont notamment été revus ».

L’hôpital travaille à améliorer l’orientation des patients selon le type de pathologie et de nouveaux travaux devraient être menés après l’été. Roland Barel évoque aussi un projet d’extension des urgences sur des espaces actuellement occupés par d’autres services. »

Au vu de ce texte Le Quotidien du Médecin a contacté le Centre Hospitalier Bretagne Atlantique. « Ni la direction ni le service des urgences n’ont été en mesure de répondre à nos questions » écrit Le Quotidien. Personne ne semble avoir joint la direction de McDonald’s Vannes.

Face à Vannes et Carnac : Belle-Ile où l’on sait, en cas d’urgence véritable, que l’on sera héliporté et soigné au Centre Hospitalier Bretagne Atlantique.

A demain

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4 réflexions sur “A Vannes (Bretagne) « on va aux urgences de l’hôpital comme on va au McDonald’s »

  1. Je me permets d’attirer vote attention sur une lettre ouverte d’une infirmière de Nice à Marisol TOURAINE accessible sur Twitter insistant essentiellement sur le manque de moyens humains …

  2. Je me permets par ailleurs de vous alerter sur la situation particulièrement dramatique au sein du CHU de Toulouse où 4 suicides de soignants se sont produits ces dernières semaines :Jacques infirmier en cardiologie a mis fin à ses jours dans le bureau de son service , une aide-soignante s’est pendue à son domicile, un infirmier du CHU de Purpan a mis fin à ses jours dans sa voiture et une auxiliaire puéricultrice s’est suicidée chez elle /Les hospitaliers ont besoin d’une médiatisation supplémentaire pour protéger leurs collègues, leur indiquer les moyens de résistance .Merci de nous aider .

  3. Il faut éviter les urgences de Vannes. Même remarque pour les MacDo, Le mieux est de manger sain, et équilibré, et d’éviter de consommer sans modération les urgences du service public français légèrement avarié. On a mieux à faire, non ?

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