Bonjour
Ce sont quelques coupures estivales de presse mandée par un ami en villégiature dans cette île amie. On y voit que le temps ne passe pas. C’est dans un « texte transmis à Corse Matin » que « le groupe clandestin nationaliste corse du FLNC – 22 octobre » adresse un double message : le premier aux « islamistes radicaux de Corse », le second à « l’Etat français ».
Les « islamistes radicaux de Corse » doivent savoir que « toute attaque de leur part » déclencherait « une réponse déterminée, sans aucun état d’âme ». Un traducteur ne semble pas nécessaire pour ce qui est de la signification profonde de ce message exprimée en français.
A « l’État français » : « si un drame devait se produire chez nous […], une part importante de responsabilité [lui incomberait] car il connaît les salafistes en Corse ». Précisant qu’ils « seraient au nombre de huit », le FLNC ajoute savoir « avec certitude que l’un des imams de Corse est un indicateur de police ». Les nationalistes assurent aussi, sans plus de précision, « avoir permis au mois de juin de déjouer un attentat sur notre territoire dans un lieu fréquenté par le public ».
Idéologies fascisantes
« La volonté des salafistes est clairement de mettre en place chez nous la politique de Daech, et nous nous y sommes préparés », poursuit le texte. « Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas. L’amalgame n’existe que dans l’esprit des faibles et le peuple corse est fort […] de choix politiques difficiles qui ne nous ont jamais fait basculer comme vous dans la barbarie », lance le FLNC dit du 22 octobre à l’adresse des radicaux.
S’adressant, plus généralement, « aux musulmans de Corse », le Front les appelle aussi à « prendre position » en dénonçant l’islamisme radical. Il leur demande notamment de signaler « les dérives chez des jeunes désœuvrés tentés par la radicalisation » et de ne pas « afficher de signes religieux ostentatoires ».
« Si l'[organisation] État islamique revendiquait des actions sur notre sol, nous ne pourrons vaincre qu’ensemble », poursuit le FLNC. « Il faudra que la France cesse sa propension à intervenir militairement et à vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière, si elle veut éviter que les conflits qu’elle sème à travers le monde ne reviennent comme un boomerang sur son sol », ajoute encore l’organisation clandestine.
Refuges de frustrés
Appelant enfin « à la vigilance et au calme face à la barbarie », le FLNC souligne ne pas être « le refuge des frustrés d’une lutte raciale ou xénophobe » et dénonce « les idéologies fascisantes qui alimentent les esprits fragiles et les réseaux sociaux ».
Les présidents nationalistes de l’exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et celui de l’Assemblée de Corse , Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, doivent soumettre jeudi à l’Assemblée une résolution demandant à l’État de fermer les lieux de culte musulman constituant « des foyers d’influence salafiste », d’expulser les animateurs fondamentalistes de ces lieux et de renforcer la sécurité sur les sites de grande fréquentation.
Enfin, les militants du 22-Octobre pointent la responsabilité de l’Occident (et donc de la France) dans la situation actuelle au Moyen-Orient.
« Il faudra que la France cesse sa propension à intervenir militairement et vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière si elle veut éviter que les conflits qu’elle sème à travers le monde ne reviennent comme un boomerang sur son sol. »
On peut, légitimement en Corse, ne pas être réassuré.
A demain