Le procureur Jannier affirme qu’Adama Traoré avait fumé du cannabis avant sa mort

 

Bonjour

A qui se fier dans l’affaire de la mort d’Adama Traoré ? Chaque jour un pavé, une contradiction, un doute. Toujours un peu plus éloigné de la manifestation de la vérité vraie. Pour autant, surtout, ne pas se lasser.

Hier, 10 août, le Parisien révélait  les conclusions de l’expertise toxicologique effectuée le 3 août sur le corps  d’Adama Traoré, 24 ans mort le 19 juillet dans le Val-d’Oise suite à son interpellation mouvementée par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise). Le jeune homme n’était, nous disait-on, ni sous l’emprise de la drogue ni sous celle de l’alcool » au moment de son arrestation.

Concentration sanguine élevée

Aujourd’hui 11 août, Yves Jannier, procureur de la République Pontoise, a affirmé que la victime, inhumée dimanche 7 août au Mali, avait consommé du cannabis, « moins de douze heures avant le décès », probablement « une à deux heures avant ». Le procureur  s’exprimait dans le cadre d’une instruction en cours au tribunal de grande instance de Pontoise. « L’expertise toxicologique faite à partir des prélèvements réalisés » lors de la première autopsie d’Adama Traoré conclut à la « présence de THC [tétrahydrocannabinol – principe actif du cannabis] à une concentration sanguine élevée ».

Le procureur contredit ainsi les informations communiquées à la presse par Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille d’Adama Traoré. Ce dernier avait en effet assuré que les analyses toxicologiques concluaient à  « une absence de médicaments et de stupéfiants, et également une absence d’alcool ».

THC et vomissures

Comment expliquer cette contradiction majeure ? Selon le procureur tout s’explique par le fait que deux expertises toxicologiques ont été effectuées sur le corps du jeune homme, mais qu’elles n’ont pas abouti au même résultat. L’une, réalisée à partir d’un scellé contenant « des vomissures » d’Adama Traoré, conclut à l’absence de médicaments, de stupéfiants et d’alcool. Mais la seconde, réalisée à partir de prélèvements (sanguins) sur le corps, conclut à une consommation de cannabis.

Après cette communication d’Yves Jannier, Me Bouzrou a réagi. Il a déclaré à l’AFP en précisant que ce second rapport d’expertise n’avait « pas été notifié aux parties »Interrogé par L’Express, il a ajouté : « Je suis très réservé à ce sujet. La dernière fois que le procureur a communiqué sur une expertise, il a donné de fausses informations », en évoquant les déclarations publiques d’Yves Jannier fin juillet, selon lesquelles l’autopsie d’Adama Traoré n’avait pas relevé de« traces de violence significative »  et ne mentionnant pas les « manifestations asphyxiques » décrites dans un rapport d’autopsie.

Manifestation de la vérité

D’après les deux rapports d’autopsie (consultés par différents médias) la mort du jeune homme trouverait son origine dans un « syndrome asphyxique aspécifique » (sic). Reste à trouver la cause première de cette mort par manque d’oxygène. Sont-ce les trois gendarmes provoquant une asphyxie positionnelle du fait de leur poids lors de l’intervention musclée ? Est-ce la décompensation subite, alors, d’une cardiomyopathie dont on ne sait (officiellement) rien, à commencer par son existence même. Que vient soudain faire le cannabis dans ce tableau ? Qui servira-t-il ?

Me Bouzrou affirmé avoir déposé, au nom de la famille, deux plaintes dénonçant l’attitude des forces de l’ordre pendant et après l’arrestation. L’une d’elles devait être adressée au procureur de Pontoise – qui dit n’avoir rien reçu. Combien, encore, de rebondissements ? A qui se fier ? A quand la manifestation de la vraie vérité ?

A demain

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s