Bonjour
Le 10 août dernier Le Canard Enchaîné, vieux chasseur de scoop, révélait qu’une enquête encore non publiée établissait que plus de 10 000 femmes enceintes auraient, en France, été sous Dépakine® entre 2007 et 2014. Ce chiffre figurait dans une étude menée conjointement par l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAMTS) – une sorte de réplique de ce qui avait mis le feu aux poudres dans l’affaire du Médiator®.
Transparence officielle
Deux semaines plus tard, comme il s’y était engagé, le Pr Benoît Vallet, Directeur Général de la Santé, rend public ce document. Le chiffre exact, officiel, est de 14 322. Tous les documents officiels sont disponibles à cette adresse « Rapport d’étude ‘’Exposition à l’acide valproïque et ses dérivés au cours de la grossesse en France de 2007 à 2014 : une étude observationnelle sur les données du SNIIRAM’’ ». Extraits du communiqué de presse :
« Le ministère des Affaires sociales et de la Santé a rendu publics aujourd’hui les premiers résultats d’une étude demandée en 2015 par Marisol Touraine, pour évaluer l’exposition des femmes enceintes, entre 2007 et 2014, aux spécialités à base d’acide valproïque, comme la Dépakine® et ses dérivés. Compte-tenu des risques liés à ces traitements pour les femmes enceintes, la mobilisation de tous les acteurs sanitaires se poursuit et de nouvelles conditions de prescription et de délivrance vont être appliquées. »
« Cette étude a été présentée ce jour par le Directeur général de la santé à la Présidente de l’association APESAC (Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant). Sur la base des données de l’Assurance maladie, cette étude montre qu’entre 2007 et 2014, 14 322 grossesses ont été exposées à l’acide valproïque, avec une diminution de 42 % du nombre annuel de grossesses exposées sur cette période.
Cette baisse du nombre de grossesses exposées, bien que significative, montre un niveau de prescription qui reste globalement élevé. »
Rencontrer Sanofi
Marisol Touraine annonce d’autre part la mise en place d’un dispositif d’indemnisation pour les victimes. Il sera voté au Parlement d’ici la fin de l’année dans le cadre des lois financières. « La mission d’expertise juridique sera amenée à rencontrer prochainement le laboratoire Sanofi » précise le ministère de la Santé. Sanofi, c’est un classique, ne s’exprime pas sur le sujet.
Plus généralement Mrisol Touraine annonce « l’élargissement des mesures de précaution aux autres traitements de l’épilepsie et des troubles bipolaires ». C’est ainsi que l’ANSM « réévaluera ainsi 21 substances actives pour le traitement de l’épilepsie ». Cette réévaluation « sera également mise en place pour les traitements des troubles bipolaires, pour lesquels l’utilisation d’acide valproïque sera rendue plus contraignante. »
A demain