Bonjour
Cousine du Loir, la Sarthe est une rivière étrange. Hier l’actualité heureuse était à Sablé-sur-Sarthe. Rentrée d’un ancien Premier ministre snipant un ancien président de la République qu’il aura servi pendant cinq ans (2007-2012).
Aujourd’hui l’actualité est tragique. Elle est à proximité immédiate de Condé-sur-Sarthe , au centre de détention d’Argentan . Une information judiciaire a été ouverte pour recherche des causes de la mort, après le suicide à d’un détenu de 22 ans. Il était libérable en octobre après quatre années de détention. « J’ai demandé à un juge d’instruction de mener cette enquête. C’est lui qui a également ordonné une autopsie », a déclaré à l’AFP Hugues de Phily, le procureur d’Argentan.
Cocktail Molotov
Le jeune homme avait été condamné à six ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir blessé un gendarme. « En octobre 2012, un jeune homme de 18 ans avait grièvement blessé un gendarme de la brigade de Pipriac (Ille-et-Vilaine) en lançant un cocktail Molotov, lors d’une intervention à son domicile, à La Chapelle-Bouëxic, rapporte Ouest-France. Il avait été condamné à six ans de prison, dont un an avec sursis par le tribunal correctionnel de Rennes. Il purgeait sa peine au centre de détention d’Argentan. »
Le jeune homme a été découvert en cours de journée, le 21 août. Un surveillant venait le chercher pour la promenade, a précisé le magistrat. Le procureur n’a pas confirmé l’existence d’une lettre du prisonnier à sa mère, (lettre évoquée par plusieurs médias) dans laquelle le jeune homme aurait fait part de son malaise. Le procureur est mal informé. « Dans un courrier, il avait confié à sa mère qu’il ne se sentait pas bien. Un courrier que celle-ci a remis à la gendarmerie de Pipriac la semaine dernière, a déjà révélé Ouest-France. ‘’Nous avons fait suivre cette lettre à Argentan’’, précise le capitaine Rodriguez, commandant de la compagnie de Redon. »
Population carcérale normale
Le centre de détention d’Argentan ? Il dispose d’une « capacité opérationnelle de 638 détenus » et en accueille actuellement « 556 », assure l’administration pénitentiaire. Les détenus qui y sont incarcérés sont ceux ayant été condamnés à des peines de deux ans et plus, considérés « comme présentant les perspectives de réinsertion les meilleures », précise de même source. À proximité immédiate d’Argentan se trouve le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, ouvert en 2013. D’une capacité de 213 places, il en accueille actuellement « un peu plus de 100 ».
On comprend les chiffres de l’administration pénitentiaire : qu’on n’aille pas, pour une fois, la chercher avec la surpopulation carcérale. Qu’a écrit à sa mère, avant de se suicider, ce jeune homme ? Que redoutait-il à sa sortie ? Qu’a-t-il vécu à l’intérieur ? Pourquoi n’est-il plus ? Pouvait-il être sauvé ?
A demain