Incroyable mais vrai : 150 euros remboursés à tout fumeur souhaitant arrêter sans e-cigarette !

 

Bonjour

Le soleil décline. Demain nous serons le 1er novembre, vieille fête catholique et première journée du premier « Moi(s) sans tabac ». Et, déjà, deux chiffres fournis il y a quelques minutes par Marisol Touraine. La ministre de la Santé vient de donner le top départ (sic) de ce « grand défi collectif pour inciter un maximum de fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours » 1. Et d’annoncer que, déjà, 110 000 personnes se sont inscrites sur www.tabac-info-service.fr pour participer à l’opération. Mieux encore, à partir de demain mardi 1er novembre, les substituts nicotiniques seront remboursés à hauteur de 150 € pour tous les fumeurs qui souhaitent arrêter. Cela vait déjà été dit. La ministre le fait redire :

« Pour faciliter l’accès aux outils de sevrage tabagique (patch, gomme, pastille, inhaleur…), Marisol Touraine a décidé de tripler le remboursement des substituts nicotiniques pour l’ensemble des fumeurs (de 50 € à 150 € par année civile et par bénéficiaire) : cette mesure entrera en vigueur demain, mardi 1er novembre 2016 C’est une grande avancée pour les 16 millions de fumeurs. ». 

Une « grande avancée » ?  Où l’on prend une nouvelle fois conscience de l’invraisemblable situation qui prévaut dans la lutte contre cette addiction d’une particulière virulence. A la différence des autres dépendances, les soins contre la dépendance tabagique (73 000 morts prématurées chaque année) ne sont pas pleinement pris en charge par la solidarité nationale. Imagine-t-on un malade de l’alcool devant payer de ses deniers les médicaments qui peuvent l’aider à sortir de l’esclavage dans lequel il est enfermé ?

Le prix du plaisir

Pourquoi le fumeur doit-il payer les substituts nicotiniques qui lui sont prescrits ? Et dans quel esprits tortueux sont nés les forfaits de remboursements partiels royalement accordés, jusqu’ici, au femmes enceintes et –depuis peu – aux malades cancéreux ?

Une « grande avancée » vraiment que ce « triplement » à 150 euros « pour tous les fumeurs qui souhaitent arrêter » ? Doivent-ils payer le plaisir qu’ils ont pris à s’intoxiquer ? Doivent-ils payer pour compenser le manque à gagner que leur délivrance causera au ministère des Finances et à l’Etat ?

Une « grande avancée », madame la ministre de la Santé, consisterait à rembourser intégralement ces substituts nicotiniques à toutes celles et ceux qui sont parvenus à vouloir faire une croix sur le tabac. Une autre « grande avancée » serait d’accepter enfin l’idée que la cigarette électronique est, elle aussi, un outil de lutte contre le tabagisme, un outil que votre ministère n’a que trop tardé à intégrer dans une politique nationale éclairée de réduction des risques 1. Demain nous entrerons dans le mois de novembre. Il vous reste, madame la ministre, selon le calendrier républicain,  jusqu’au prochain mois de mai pour, vous aussi, avancer

A demain

1 Un célèbre médecin addictologue de nos amis vient (anonymement) d’appeler « Moi(s) sans tabac – Tabac Info Services ». Après avoir demandé s’il pouvait « se sevrer du tabac en vapotant » il entendit une voix lui répondre : « On ne vous l’interdit pas mais on ne vous le recommande pas ».

Cette absence d’interdiction est proprement admirable.Le vapoteur est libre de vapoter.

 

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