Bonjour
Il est des jargons nouveaux, équitables, dont on ne se lasse pas. Les femmes en usent autant que les hommes. Parfois plus. Ainsi, aujourd’hui, trois femmes ministres de l’actuel gouvernement socialiste. Elles nous font savoir qu’elles viennent de parapher « la Convention d’engagement pour une communication sans stéréotype de sexe ».
Trois femmes ? Entendre (prendre son souffle) : Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. De quoi s’agit-il ? D’une Convention reconnaît et engage. Elle « reconnaît l’importance de prévenir et faire reculer les stéréotypes de sexe dans la communication publique, en interne comme en externe ». Elle « engage les ministres à diffuser le guide aux administrations sur lesquelles elles ont autorité et à en promouvoir les recommandations ».
Vous ne saisissez pas? Mmes Marisol Touraine, Myriam El Khomri et Laurence Rossignol « entendent diffuser les bonnes pratiques et favoriser l’acquisition de réflexes qui permettront de faire de la communication un nouveau levier pour faire progresser l’égalité réelle entre les femmes et les hommes ». De ce point de vue vous leur accorderez que la signature de la Convention d’engagement est à « un acte politique fort ». Peut-être même plus encore.
Stylos républicains
Après avoir rangé son stylos républicain, Laurence Rossignol a parlé : « Aucun mot n’est, par nature, rebelle au féminin. Ce ne sont pas nos oreilles qui sont sensibles à certains mots ou expressions : c’est la société qui est encore récalcitrante à reconnaître aux femmes toute leur place dans l’espace public. »
Puis Marisol Touraine : « Nous devons lutter sans relâche contre les stéréotypes. Agir fermement, avec détermination et cohérence. Parce que sans ces stéréotypes de sexe, chaque individu – femme ou homme – serait un peu plus libre. »
Et Myriam El Khomri a conclu : « Il n’y a pas d’espace pour le stéréotype de genre dans le monde de l’entreprise. Chacun doit y avoir sa place dans le respect des valeurs qui forgent notre vie collective. L’égalité entre les femmes et les hommes doit trouver en toute circonstance sa pleine expression au sein de la sphère professionnelle. »
A savoir, pour finir, que le « guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes » sera prochainement et largement disponible dans toutes les bonnes librairies. Le prix n’a pas été communiqué. A titre exceptionnel vous pouvez le téléchargez : cliquez ici.
Prendre garde
On peut ainsi s’enrichir et prendre garde pour la suite. On y lit, par exemple, ceci :
« Il est important de dissocier « la Femme » (le fantasme, le mythe, qui correspondent à des images stéréotypées et réductrices telles que la figure de « l’Arabe » ou « du Juif ») et « les femmes », qui sont des personnes réelles, aux identités plurielles, et représentatives d’un groupe hétérogène. « La Femme » est une représentation mentale produite par la société : l’expression suggère que toutes les femmes partagent nécessairement des qualités propres à leur sexe (douceur, dévouement, charme, maternité…).
« Or, dans la réalité, les femmes se distinguent par la pluralité de personnalités, de leurs goûts, de leurs couleurs de peau, de leurs activités professionnelles, dépassant largement les représentations que la société leur impose. De la même manière : parler de « femmes entrepreneures » ou de « création d’entreprises par des femmes » plutôt que d’entreprenariat au féminin ».
A demain