Cannabis : les amnésies qu’il provoque révèlent le rôle central des mitochondries cérébrales

 

Bonjour

On sait que la consommation de cannabis peut entraîner des pertes de mémoire à court et à long terme. Pourquoi ? Sans doute à cause de la présence de récepteurs spécifiques sur plusieurs types cellulaires cérébraux (des neurones mais aussi des  cellules gliales). Mais encore ? Une équipe réunissant des chercheurs de l’Inserm (NeuroCentre Magendie, Bordeaux) et de différentes institutions étrangères vient de démontrer que ces effets amnésiant sont liés à la présence de ces mêmes récepteurs sur les mitochondries – centrales énergétiques des cellules.

« C’est la première fois que l’implication directe des mitochondries dans les fonctions supérieures du cerveau, comme l’apprentissage et la mémoire, est montrée » assure-t-on auprès de l’Inserm qui précise que ces travaux viennent d’être publiés dans Nature :  “A cannabinoid link between mitochondria and memory

Ce travail se fonde sur la découverte du fait que le récepteur cannabinoïde CB1 est aussi présent sur les mitochondries du cerveau (appelées mtCB1). Dirigés par Etienne Hebert-Chatelain et Giovanni Marsicano les auteurs montrent que le composant actif du cannabis, le THC (delta9-tétrahydrocannabinol), provoque des amnésies chez la souris en activant les mtCB1 au sein de l’hippocampe.

Mémoire énergétique

« La diminution de mémoire induite par le cannabis chez la souris exige l’activation de ces récepteurs mtCB1 hippocampiques  explique Giovanni Marsicano. A l’inverse, leur suppression génétique empêche cet effet induit par la molécule active du cannabis. Nous pensons donc que les mitochondries développent notre mémoire en apportant de l’énergie aux cellules du cerveau ».

On savait jusqu’à présent que les mitochondries étaient les centrales énergétiques des cellules de l’immense ensemble des eucaryotes. Présentes à l’intérieur des cellules elles en produisent l’énergie (sous forme d’ATP) nécessaire à tous les processus biochimiques. A cette fin elles utilisent l’oxygène pour transformer les nutriments en ATP. « Ces fonctions sont évidemment nécessaires à la survie de l’ensemble des cellules du corps, mais dans le cerveau l’impact des mitochondries va au de-là de la simple survie cellulaire, résume l’Inserm. Car si le cerveau ne représente que 2% du poids du corps, il consomme  jusqu’à 25% de son énergie. »

Conclusions pratiques

On savait déjà que des altérations chroniques des fonctions mitochondriales (comme dans les maladies mitochondriales) peuvent être à l’origine d’importants symptômes neurologiques et neuropsychiatriques.

« Cette étude est importante non seulement parce qu’elle présente un nouveau mécanisme qui sous-tend les effets du cannabis sur la mémoire, mais aussi parce qu’elle révèle que l’activité mitochondriale fait partie intégrante des fonctions du cerveau » conclut l’Inserm. Faut-il être surpris ? Quelles conclusions pratiques ?

A demain

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s