Bonjour
Bientôt un an que le Pr Jean-Louis Mégnien s’est suicidé en se défenestrant du navire amiral de l’AP-HP. Personne n’a oublié. Une affaire qui, in situ, est encore bien loin d’être réglée. Qui, précisément, a harcelé Jean-Louis Mégien ? Qui, quand, commet et pourquoi ? Dans le même temps, l’association qui porte son nom monte en puissance, qui entend lutter contre le harcèlement et les maltraitances au sein des espaces hospitaliers français. Lutter et prévenir.
Cette association fait aujourd’hui la Une du Parisien/Aujourd’hui en France. (Florence Méréo) « Hôpital public : la carte du malaise des médecins » :
« Exclusif. L’association Jean-Louis-Mégnien a recueilli 200 signalements de personnels soignants « maltraités » au sein de l’hôpital public. »
Où l’on retrouve des abcès en cours de collection à Paris, Amiens, Toulouse et Château-du-Loir. Mais aussi à Marseille, Besançon, Lyon, Château-Thierry et Villefranche-de-Rouergue. « Il n’y a aucune volonté de revanche ou de nuisance, explique le Pr Philipe Halimi (Hôpital européen-Georges Pompidou), président de l’association. Cette carte montre que le cas Mégnien, notre collègue qui a été harcelé, est loin d’être isolé. L’ampleur du phénomène, partout en France, ternit l’image de l’hôpital public et constitue une menace pour son avenir ».
Instrument redoutable
Le Pr Halimi parle d’or et cette carte est un instrument redoutable. Le sujet est éminemment politique dans un espace hospitalier en perte d’identité qui se vit lui-même comme harcelé. Marisol Touraine ? Après avoir tardé à prendre les mesures qui s’imposaient la ministre de la Santé devrait, bientôt, présenter des mesures « pour mieux déceler et prévenir les risques psychosociaux à l’hôpital ». Un an après.
Et demain ? Cette carte risque vite d’apparaître comme un outil qui aidera, aussi, à prendre le pouls des établissements soignants – un monde qui redoute déjà les mesures drastiques qu’annonce François Fillon en termes de réduction massive des effectifs de la fonction hospitalière. La veille publique est, désormais, une urgence. Elle vaut également pour le privé.
A demain
« déceler et prévenir »
Mais rien pour « lutter contre » ?